(D'après un tableau du peintre Aldéhy)
C'est une petite fée des planches, une fillette vêtue d'étincelles et parée
d'ailes, prête à s'envoler.
Elle tourne, virevolte, s'allège...
Et puis monte.
Du moins, on a l'impression qu'elle s'élève dans les airs. En réalité elle
ne décolle pas vraiment mais on se l'imagine aisément, tant la chose nous semble
évidente.
Dans ses gestes, sur son front, à travers son regard, au fond de son âme,
il y a le ciel.
Un espace sans fin où s'expriment toutes les beautés de la Terre.
La ballerine danse dans l'azur, ses bras sont comme des élytres, ses jambes
aussi fluides que des plumes.
Et, imperceptiblement, dans les esprits la demoiselle se métamorphose en
libellule... Miracle de l'Art !
Cette chorégraphie savante, formelle, codifiée, représente le chant de
l'Homme adressé à son Dieu.
L'étoile noire brille sur la scène.
Et les anges la secondent dans
l'infini.
Le public est fasciné par cette flamme qui éclaire non seulement la salle,
mais aussi l'Univers entier. Le temps se fige. Et la minute d'exaltation devient
éternité.
Et puis vient le moment où les projecteurs s'éteignent. Le petit astre
quitte la piste et se défait de ses artifices pour se rhabiller.
Et redevient une simple enfant pleine de rêves dans la tête.
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