Texte inspiré de "Emmanuel", oeuvre musicale de Michel
Colombier, ainsi intitulée en souvenir de son fils mort tout jeune.
C'est le temps du malheur : à peine paru, l'astre s'est couché et à présent
les ténèbres glacent les coeurs.
L'enfant est mort.
Ces heures sont comme un jour noir en plein soleil, un océan de deuil sous
le ciel, avec des larmes s'écoulant des montagnes.
L'innocent aux joues pâles gît dans la tombe.
Le poids est trop lourd à
porter et la vie devient un cri : les paroles sont vaines et l'esprit
suffoque.
Alors on fait parler le luth.
Et c'est avec la musique que l'on pleure car
les instruments disent mieux ces choses que les humains avec leurs mots.
Le chant de l'homme va bien plus loin, plus haut, plus en profondeur que
son verbe.
Et dans son art de simple mortel, il se surprend à égaler les dieux.
Lorsqu'il joue, ses nuages, ses sanglots, son désespoir malgré tout sont
mystérieusement empreints de lumière.
Et la tristesse infinie qu'il veut exprimer, comme si une force
surnaturelle l'inspirait, laisse transparaître des clartés plus vastes encore
que les ombres contenues en lui.
Alors tous nous sentons que l'âme du petit défunt, par-delà sa chair
éteinte, s'élève de la fosse pour se rallumer dans les sommets. Au-delà de nos
vues physiques.
Aussi magnifiquement que les notes de musique qui lui sont dédiées.
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1 commentaire:
J espère vous revoir dans la joie infinie
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