Elle me hantait jours et nuits, j'étais ivre de cette femme.
Elle avait la face étrange et séduisante, presque effrayante, d'une
créature lunaire mi-ange, mi-louve.
Et moi, épris de cette chair éclatante et de ce visage venu d'ailleurs, de
cette Ève d'un autre temps, d'un monde lointain, d'un royaume inconnu -apparue
dans ma vie morne comme un rêve sans nom, comme une braise subite-, je ne
songeais plus qu'à accéder à sa main, à son coeur, à son hymen, cherchant les
secrets de son âme à travers mes rêves fous, mes pas vains, mes mots de feu
jetés dans le silence de la nuit.
J'interrogeais le firmament, des rats me répondaient...
Je questionnais le ciel, l'océan, le vent, je recevais l'orage, les râles,
les rires...
Ni l'azur, ni la mer, ni Éole ne pouvaient apaiser mon tourment.
Et plus je crevais de désir et brûlais d'amour, plus j'avais soif de cette
flamme, de cette eau claire, de cette fleur aux effets de chardon !
Mais jamais je ne parvins à atteindre cet astre.
Trop éloignée de ce monde, trop différente peut-être, je perdis bientôt de
vue la fille aux traits énigmatiques.
Plus tard j'appris, incrédule, que l'objet de mes plus chers espoirs, de
mes tempêtes et de mes larmes en réalité était... un androgyne.
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