Afin de rejoindre l'objet de mes songes, sur sa terre ferme si je puis dire, je veux parler du satellite couvert de régolithe, cette fois je vais employer le moyen des mots.
Faire usage de ma plume pour poser le pied sur la Lune.
Un voyage sur le dos de la lyre en somme, tout en légèreté, tel sera le propos de ce que vous allez lire, en prose.
Sans baratin.
Simplement avec des L, des pointes de i droites comme des clous pour mieux fixer les idées filantes qui ne manqueront pas de fuser sous vos yeux. Sans oublier mes grands R tout au long de ces lignes en formes de courbes subtiles, telles des ondes exquises atteignant d'autres mondes. Des caractères minuscules aussi, enrichis d'arabesques verbales, s'alliant si parfaitement avec les capitales qu'elles permettent d'y entrevoir de vastes cratères séléniens.
Bref, un texte écrit de ma dextre à votre seule attention, vous mes lecteurs. Des phrases chargées de bulles, gonflées de folie, lourdes de sens, tracées sur le papier aérien des esprits fins que vous êtes, vous qui décodez encore ceci...
Tout ça, pour vous livrer un numéro de baladin plein de verve, mais surtout sans vous infliger des vers. J'y tiens. Rien de pompeux dans mon jeu, tout ne sera que brise. Du panache, et non de la fumée. J'y compte bien. Pas d'enclume vous dis-je ! Que de l'azur. Et du pur ! Mon souhait est de vous transporter, de vous charmer, de vous délester de vos communes attractions afin de vous entraîner hors de la sphère terrestre et de sa pesanteur, jusque sur le sol lunaire.
Là, on est loin du but, penserez-vous ?
Détrompez-vous, j'y suis presque. Le trottoir sera déjà mon promontoire.
Pour monter encore un peu et accéder à l'espace, il me suffit juste de me rendre à l'évidence : décoller me coûte, voler me botte. En effet, quitter le plancher des vaches, c'est cher en termes multi syllabiques. Mais rêver tout court, c'est la voie la plus directe pour filer dans les airs, planer au-dessus des nuages, enfin voguer dans l'éther.
Ainsi je bricole et, muni des bonnes lettres, j'ajuste mon discours à la circonstance et prends le parti de partir dans l'onirisme sans m'embarrasser de plus de poids.
Et debout près d'un égout, les yeux clos, le coeur battant, la semelle dans le caniveau, ma tête se retrouve dans les étoiles.
A la surface de l'astre convoité, plus précisément.
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