Avec un QI au-dessous de la moyenne et une bonne dose d’insensibilité, je
ne me sens nullement désavantagé par rapport au reste de la population, étant
donné que je suis loin d’être malheureux en dépit de mes bagages de
misère.
Et même fort content de moi, pour le dire en toutes lettres !
Je sors largement des cadres prédéfinis par les psychologues, ces experts
des profondeurs humaines et autres spécialistes des mesures du contenu des
cerveaux, des coeurs, des âmes...
En échappant ainsi aux moyennes établies, je me retrouve loin des
statistiques officielles, aux antipodes des positions les plus flatteuses dans le classement des esprits.
Pourtant, avec si peu de clarté en moi et autant de poids mort aux pieds,
je vis ma vie en toute sérénité. J’avance dans mon existence exempte de heurts,
d’entraves, de problèmes, le sourire aux lèvres et le pas leste, traînant
joyeusement ma carapace de dinosaure et arborant sans complexe mon bonnet d’âne
tout en ignorant les cases dans lesquelles on me classe.
J’ai une intelligence de patate et une réceptivité d’asperge. Un épiderme
de reptile et une tête de cruche. Des entrailles de crocodile et une caboche de
poulet.
Tout ce que nul ne devrait désirer. Du moins, d’après les maîtres de cette
drôle de science entremêlant chair et chiffres, sentiments et numérotations,
pensées et calibrages, poésie et éprouvettes de laboratoire...
Tout ça, pour
tenter de doctement calculer la puissance, la gloire, l’infini de l’homme.
Autrement dit,
sa démesure.
Mais aussi, son caractère définitivement indéfini, insaisissable, capricieux.
Ou inversement, pour évaluer ses
prétendues petitesses. Comme dans mon cas avec mes piètres résultats à ces tests...
Ce qui reviendrait à essayer de cerner les mystères de l’invisible avec un
double-décimètre, de peser la réalité des rêves avec une balance, de juger la
valeur de l’amour à l’aide d’un compteur moléculaire.
Bref, je suis heureux d’être ce que je suis. Même avec un score si médiocre
en termes de QI et d’émotivité.
Et, riche de ces bas potentiels, je me moque de ces spécialistes
autoproclamés, techniciens du vent, me déterminant dernier de la classe avec
leurs critères de robots stupides, de machines creuses, de laborantins idiots
qui voudraient enfermer la splendeur de la lumière divine dans leurs sinistres bocaux.
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