Septembre traîne les dernières flammes de l'été et annonce les brumes
funèbres de la mort.
C'est le mois des rats, des corbeaux, des renards et des chats errants qui,
comme moi, se réjouissent du malheur des frileux, des âmes superficielles et des
peaux tendres : peu à peu plongés dans l'effroi des jours pleins d'ombre, ils
s'éteindront comme des papillons de paille.
Tandis que je rayonnerai avec mes frères féroces et farouches parmi les
feuilles tombées et les herbes sauvages.
Seuls les carnassiers au coeur de feu règneront sur les cimetières de ces
larves indignes de regarder la nuit en face.
Qui n'ose ouvrir les yeux sur les mystères de l'obscurité se prive de la
vision du firmament.
L'éclat de la glace est fait pour les tempéraments solaires, les
conquérants, les guerriers. Non pour les fragiles aux mains douces et aux
pensées lisses.
Ces derniers se marient avec pompe en dentelles et robes blanches. Et
meurent sans gloire.
Les gueules garnies de crocs pactisent avec les principes éternels dans
l'orage et le sang. Et vivent sans peur.
Vous qui regrettez la saison estivale, voici venir votre crépuscule.
Bientôt sonnera l'heure des spectres.
Le triomphe de toutes les virilités !
Avec ses flots d'humus et ses vagues de larmes, ses nuées de chagrins et
ses averses de ténèbres, son ciel mortuaire et son écume sépulcrale, ses
flambées d'onde fraîche et ses tempêtes de pluies pareilles à des incendies,
septembre noiera la vermine qui m'entoure et déracinera les brindilles que vous
êtes !
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