mardi 27 août 2019

1518 - Ailleurs

Bientôt des yeux bohèmes croiseront ma gueule de loup et je répondrai à leur appel, joyeux comme un chiot.

Ce visage ami me fera face et voudra me délivrer de mon sort, et mes crocs au Soleil signifieront « oui ».

Je lui adresserai un sourire neuf sorti du fond de ma prison de solitude : j’ouvrirai enfin les mains après avoir réchauffé mon coeur rien qu'en le voyant.

Et pour de bon je partirai.

Sans un mot de trop je comprendrai tout, saurai tout de ce semblable, de ce rêve à la semelle percée et aux cheveux poussiéreux. Brûlé par sa douceur, désarmé par sa lumière, blanchi par sa poésie, je l'aimerai parce que je trouverai une pureté sur son front, tout au fond de son âme, jusqu’au bout de ses pas.

J’irai, heureux, dans son sillage. Je serai enfin libéré d’un poids qui m’enchaîne aujourd’hui au néant.

Je rejoindrai en sa compagnie des horizons qui ne me sont pas vains, un ciel qui existe, des astres qui brillent.

Sous la légèreté des jours ma peau se tannera comme la sienne, mes ailes se déploieront et mon regard s’approfondira, voyageant jusqu'aux étoiles.

Dans la beauté d'un matin je suivrai ce guide.

Et je serai loin d’ici : proche de vous.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/rT0ajfb0snI

1517 - Le mime Marceau

Il parle avec le silence, chante avec les mains, hurle la bouche fermée.

Et aussitôt c’est le vent qu’on sent, la pluie qu’on reçoit, le Soleil qu’on attend, les hommes qu’on voit, le monde entier qu’on entend.

Et La Lune qu’on devine, surtout la Lune...

C’est elle qui se laisse voir dans l’invisible, elle qui luit sur sa face pâle, puis monte et brille dans notre imagination.

Comme si sa bille, je veux dire sa bouille, devenait boule, puis balle, et enfin bulle.

Il écrit des histoires dans l’air, fait des romans avec de savantes singeries, raconte des fables avec du sable.

Il a l’art de faire naître des idées légères à partir d’enclumes et de donner du poids à la plume.

Mine de rien, ce mime est un pantin sans fil qui fait l’humain. Un épouvantail grimé de lumière, un oiseau dans le noir, un songe blanc.

Ses pensées sont des gestes, ses gestes des mots, ses mots des poèmes.

Ou des tomates pourries.

De vraies images sortent de cette figurine vivante. Mieux : des choses palpables s’échappent de ses doigts nus.

Aussi réelles que nature et plus éloquentes encore.

Ces réalités qu’il nous montre, ce sont des rêves.

VOIR LES DEUX VIDEOS :

https://youtu.be/IIHQJNb9YbQ

https://youtu.be/0oG0vcoPpJM

lundi 19 août 2019

1516 - Lune noire

Sous sa face morbide et son regard louche, je file sans mot dire, le pas furtif, les pensées vives, le coeur plein d'interrogations, à la fois inquiet et fasciné par sa présence spectrale dans la nuit.

Je fixe son visage de fantôme, elle m'écrase de son air mou et poisseux, me suit comme une ombre avec ses allures lourdes et glauques, et même me juge du haut de son piédestal cauchemardesque.

Elle est loin, elle est froide, elle est là-bas et elle est là telle une intruse dans mon âme.

Elle est triste comme une tombe avec sa lumière cadavérique.

Mais qu'elle est belle, la morte !

J'aime follement ce crâne errant qui brille, ce macchabée céleste, cet astre follet...

Elle n'est pas si nulle, la Lune. Elle est une plume qui plane : elle a le poids des choses qui comptent là-haut.

Dans le ciel nocturne elle écrit des histoires d'enclumes à dormir couché.

Elle est l'amie des oiseaux, des nuages et des cailloux.

Dés qu'elle apparaît, je sors en secret et vole vers ses lèvres de misère pour y déposer mes baisers de marbre.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/vOSLuOKrqJg

samedi 17 août 2019

1515 - Lettre au maire de Saint-Malo

Mardi 21 août 2007

Monsieur le maire,

J’attire votre attention sur la gestion touristique abusive pratiquée actuellement dans la ville de Saint-Malo. Après être passé dans votre commune récemment j’en suis reparti presque immédiatement, excédé par cette forme insidieuse de harcèlement économique exercée envers le visiteur bien intentionné.

Le procédé commercial intensif de la mairie de Saint-Malo consistant à faire payer systématiquement le stationnement des automobiles (non seulement en plein mois d’août mais également aux heures dites « creuses » de la journée, le cynisme allant de pair avec l’esprit de lucre le plus opportuniste…) me semble parfaitement arbitraire, voire franchement inique.

Et même illégal, pénalement répréhensible dans la mesure où le voyageur motorisé se retrouve pris en otage, quadrillé par un vaste système d’imposition automatique particulièrement oppressant et déshumanisant (j’insiste sur ce dernier terme) où il ne lui est pas possible de poser le pied à terre sans y laisser une somme non négligeable dans quelque horodateur « hautain », si je puis me permettre ce qualificatif (1 euro cinquante pour une heure de stationnement)... Et sous quel prétexte ? C’est la question que je vous pose, Monsieur le maire.

Cette exploitation quasi commerciale -à l’échelle de la ville entière- des citoyens et des étrangers en visite n’est pas digne de la république française que j’imaginais plus respectueuse des individus, qu’ils soient estivants ou non. Je ne m’oppose nullement au système de stationnement à péage en soi. Seulement l’application outrancière, mercenaire, exagérément cupide de la loi sur le stationnement des automobiles dans votre agglomération, qui plus est odieusement déguisée sous la forme d’un dû républicain respectable, me paraît injuste et contribue à donner une image détestable de votre ville visiblement prostituée à la cause touristique la plus vulgaire, définitivement vouée à faire progresser verticalement la courbe de ses gains et profits au lieu d’assurer le bien-être, le digne et démocratique accueil de ses hôtes, ce qui devrait être me semble-t-il le premier de ses soucis.

Je vous rappelle monsieur le maire que ce sont les visiteurs et vacanciers qui font prospérer votre ville. Les assaillir de la sorte avec une forêt d’horodateurs, en faire fuir certains par une pratique excessive, agressive, éhontée de la loi sur le stationnement des véhicules, c’est fatalement en lasser un petit pourcentage, faire naître des actes d’incivilité dans le pire des cas, dans le meilleur des cas s’exposer à des réactions courtoises mais courroucées comme je le fais ici. Citoyen lucide, sensible à la dérive de certaines mairies, je me fais un devoir de m’élever contre cet état de fait.

Apprenez monsieur le maire qu’en tant que citoyen au volant de mon véhicule je ne me suis pas senti respecté par la mairie de Saint-Malo dès le seuil de la commune franchi. Juste considéré comme un payeur -non pas potentiel mais obligé- d’un minimum de 1 euro cinquante.

Le principe m’a exaspéré.

En outre, et cela ne relève pas de la responsabilité directe de la mairie je vous le concède, un certain nombre de restaurateurs exerçant dans la vieille ville ont des compétences assez limitées dans le domaine gastronomique, ce qui ajoute au ternissement de l’image de Saint-Malo qui a tendance à ressembler de plus en plus à un authentique « piège à touristes » (expression triviale mais claire, éloquente quant à la réalité des faits) plutôt qu’à l’agréable station balnéaire qu’elle fût jadis. Je n’évoque même pas la présence infâme des marchands de glaces non artisanales ni l’industrie grotesque des vendeurs de souvenirs idiots gâchant le paysage urbain de l’antique cité…

Mon propos pourra certes vous paraître virulent, voire injuste : il est fondé et est simplement à la hauteur de mon irritation face à tant de déceptions lors de mon très bref séjour dans votre ville. J’aimerais que mon avis, même s’il paraîtra déplaisant à son destinataire, ce que je peux comprendre, puisse toutefois contribuer à l’amélioration des choses dans le domaine que j’ai évoqué, et ce pour le bien public.

En attendant, je ne remettrai plus les pieds à Saint-Malo.

Je reste à votre disposition pour éventuellement parler de ce problème et vous prie de croire, monsieur le maire, à ma parfaite considération.

Raphaël Zacharie de Izarra

PS :

Pour information j’envoie également cette lettre au maire de Cancale qui pratique la même politique du « tout horodateur » sur sa commune. Je la publie parallèlement sur Internet dans des sites dédiés au civisme.

Réponse du maire de Saint-Malo à ma lettre :

J'ai bien reçu votre mail du 21 août dernier par lequel vous me faîtes part de votre mécontentement au regard des règles du plan de stationnement en ville.

Tout d'abord, il me semble utile de vous indiquer que le plan de stationnement en ville a été élaboré dans la concertation avec les représentants constitués de la société civile locale, et qu'il s'agit d'un plan d'ensemble qui, naturellement, ne se résume pas à sa seule dimension économique.

La Municipalité a la volonté de préserver la qualité de vie et la tranquillité de ses résidants et visiteurs. Pour ce faire, plusieurs dispositifs se complétant ont été mis en oeuvre. Du parking d'accueil avec navette gratuite jusqu'au stationnement dans la vieille ville, en passant par des parkings de proximité en périphérie, chacun a le choix de sa propre démarche touristique, sachant que naturellement, plus on est proche du coeur de l'intra-muros, plus la pression est forte, et le stationnement puis la rotation des véhicules doivent alors répondre à des mesures de police qui passent nécessairement, comme c'est le cas dans des villes comparables, par des incitations financières.

C'est mal connaître la situation que d'imaginer qu'il était possible de laisser les choses en l'état, et c'est d'ailleurs pour répondre à l'attente si souvent exprimée que la ville va réaliser un parking souterrain de 500 places, sous la place Saint-Vincent, à proximité immédiate de l'intra-muros, et étendre à l'avenir les parkings d'accueil.

Il est également faux de penser que durant la saison, du 15 juin au 15 septembre, il puisse y avoir des heures creuses en journée. Les relevés horaires de fréquentation des parkings, comme des transports en commun, montrent au contraire une pression permanente justifiant d'ailleurs les mesures prises.

A l'avenir, une navette en site propre devrait compléter le système en place pour assurer une meilleure desserte des parkings d'accueil.

Je souhaitais simplement vous informer de notre démarche, de façon à ce que vous ayez une approche plus globale de ce que représente la gestion dynamique des flux de circulation, en tenant compte d'intérêts divers et parfois opposés.

Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments distingués.

François BEE, Directeur Général des Services.

mardi 13 août 2019

1514 - Nos pauvres criminels

Aujourd’hui dans notre pays comme dans bien d‘autres, jamais le crime n’a fait l’objet de tant d’attentions caressantes.

De benêts idéalistes pétris de niaiseries gauchisantes, de creux humanistes farcis d’artifices idéologiques et autres flasques cervelles à la pensée escargotique bavant de doctes imbécillités en vogue cherchent à “comprendre” les auteurs des pires délits...

Au lieu de vouloir les condamner.

Dans leur esprit devenu amorphe, aseptisé, totalement dévirilisé, déconnecté non seulement de la réalité mais également du sacré, ils évacuent de plus en plus l’idée de châtiment, ridiculisant même la notion de “péché”.

Pour eux les plus infâmes crapules ne sont que les malheureuses victimes du sort. Mieux encore : les produits ataviques d’une injustice structurelle dont la société serait la seule responsable !

Plus prompts à s’émouvoir des larmichettes des loups coupables que du sang de leurs proies innocences, ils se démènent pour soulager les bobos des bourreaux. 

En effet, pour ces justiciers éclairés volant prioritairement au secours des méchants, les pleurs des volés, les séquelles des blessés, les plaies des meurtris faussent nécessairement la balance des tribunaux.

Par leurs caractères victimaires et partis pris émotionnels, donc irrationnels.

Injustes.

C’est que, à entendre ces progressistes, le plaignant porte fatalement les oeillères de la partialité... C’est même un despote, un dictateur, un affreux accusateur !

Pour ces belles âmes éprises de justice se sentant investies d’une si noble mission humanitaire, il convient avant tout de défendre l’honneur de la racaille, de réhabiliter l’image injustement méprisée de la canaille, de dénoncer la tyrannie des juges contre les accusés. Bref de lustrer la face des rats de nos égouts au lieu de la ternir négativement.

Les plaintes des honnêtes gens contribueraient même, selon ces zélés redresseurs de torts, à cet “inique et systématique acharnement” de la communauté vertueuse à l’égard des criminels.

Les gredins, fripouilles, larrons, malfrats et autres vauriens ne sont à leurs yeux que les simples jouets des vents contraires du destin.

D’après ces philanthropes patentés, les malfaiteurs ne seraient ni plus ni moins que les boucs-émissaires de la Justice. Les cibles abusives de l’ordre établi. Les souffre-douleurs discriminés de la loi oppressante.

En somme, les têtes de turc d’un insupportable état de droit qui piétine celui dont leurs protégés devraient jouir de manière inaliénable : le droit des nuisibles.

Autrement dit, la chose essentielle à prendre en considération.

Pour ces chevaliers du relativisme, ce qui compte n’est pas de punir les mauvais mais de culpabiliser les bons qui ne doivent leur bonté qu'au fait d'avoir marché sur la tête des mauvais, c'est-à-dire marché droit !

jeudi 8 août 2019

1513 - Migrants de France

C'est parce que nous avons des millions de chômeurs français dans notre pays que nous avons besoin, pour notre plus grande chance, davantage de migrants issus du continent africain.

Sans diplômes, sans ressources, sans bagage culturel européen mais pleins d'avenir dans l'assistanat social conjugué avec la légendaire, ingénieuse et fructueuse "débrouille africaine" qu'on admire tous...

Ce qui justifie de manière éclatante la raison d'être de nos structures dédiées à cette merveilleuse idéologie de générosité, d'ouverture aux autres débouchant sur l'enrichissement de notre société par l'instauration du très attrayant, très réjouissant, très salvateur multiculturalisme !

Certes de mauvaises langues assimilent ce reluisant modèle de l'astuce et du savoir-faire allogène à de la "délinquance" pure et simple...

Mauvais choix de style linguistique de la part de ces arriérés introvertis. Nous savons bien que le repli identitaire de nos concitoyens est une authentique régression civilisationnelle, et c'est bien pour cette raison que nous accordons prioritairement à ces populations nouvelles toute légitimité pour la défense et la promotion au sein de la société française de LEURS particularismes natals, sociologiques, ethniques...

Ce qui motive cette si éclairée, si opportune, si appropriée politique migratoire intensive, c'est précisément notre grande ouverture d'esprit à l'égard des autres modes de pensées, des moeurs exotiques, des différentes traditions étrangères qui ne sont pas les nôtres et que nous souhaitons ardemment adopter au nom de notre conception lumineuse du progrès.

Bref, nous n'avons pas encore assez d'Africains, d'Arabes et autres réfugiés apatrides de tous pays non européens avides de s'imprégner dans le texte des pensées de Montaigne et du théâtre de Molière. Des modèles du genre dans l'assimilation de nos grands auteurs, cela est aujourd'hui incontestablement admis.

Pas assez de diversités bruyantes, colorées et à la mode de chez eux, c'est-à-dire de leur brousse natale, visibles dans nos rues !

Pas encore assez de ces enrichissants invités-sans-papiers illégaux (mais qui deviennent automatiquement légaux quand même à la fin) accueillis dans nos centres d'hébergement d'urgence, présents dans nos institutions séculaires, bénéficiaires de tous les droits de nos CAFS, de notre Sécurité Sociale, de nos allocations...

Des populations bien insérées, francisées jusqu'à la moelle, tellement éloquentes avec l'importation enchanteresse sur la voie publique de leurs sabirs maternels...

Avec leurs djellabas de pure origine, leurs boubous "comme au pays", leurs voiles faciaux adaptés à notre esprit progressiste (c'est-à-dire presque intégral mais pas totalement intégral), ces minorités-majoritaires intégrées sont l'avenir de la France, c'est certain.

Et que dire de leurs boutiques raciales (épiceries, coiffures afros et autres magasins halal) apportant au paysage urbain de notre France éternelle cette touche fleurie qui lui a toujours manquée ?

C'est parce que nous avons besoin d'encore et toujours plus de cet atout d'outres frontières que nous devons encore et toujours plus ouvrir nos coeurs, nos portes, nos mentalités à ce providentiel apport de talents, de forces vives, de sang neuf que constitue le repeuplement de notre territoire national par ces arrivants arrivistes pleins d'ambitions, pleins d'enfants, pleins de gratitude.

VOIR LA VIDEO :

lundi 5 août 2019

1512 - Fièvre d'esthète

J'erre mollement sous la flamme lunaire éclairant la morte campagne tel un cierge au-dessus d'un cimetière.

Le monde en sommeil est hanté par l'énigmatique lueur.

J'entends les murmures plaintifs de la tête nocturne, puis ses pleurs dans mon dos.

La Lune s'ennuie dans la nuit, seule là-haut.

Elle ne sait pas, pauvre pierre froide, malheureuse défunte, triste chose loin de tout, que je l'aime de mon coeur de misanthrope, de mon âme de solitaire, de mon être de glace.

Je sens son regard inquiet, ses pensées pesantes et profondes, ses rêves étranges et incompréhensibles, et je chemine plus léger que jamais en songeant qu'elle est ma seule amie.

Sa lumière sur la peau des hommes les fait ressembler à des cadavres : c'est la compagne idéale qu'il me faut, elle le spectre, moi la tombe.

Mais elle ignore qui je suis. Elle me prend pour un mortel pareil aux autres : indifférent.

Et mon ombre s'allonge sous le front résigné de Séléné au fil de sa chute vers l'horizon.

Alors elle disparaît et, sans le savoir, emporte avec elle mon éternel amour.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/Cvytk-mBoiY

1511 - L'air de terre

En ce mois d’août où naissent ces mots, tandis que je ruisselle sous la touffeur, je vais vous parler d’endives, d’hiver, de grêle et plus particulièrement du mois de février car là sont mes ailes, là vole mon âme, là s’ouvrent et vos oreilles pour m’entendre pleuvoir, et vos coeurs asséchés par l’été pour me lire avec fruit...

Oui, je rêve invariablement de chicons couverts de givre, d’averses de glace cinglante, mais aussi de la lumière bleue, froide, argentée, aiguë des jours de février.

Ma nature est ainsi faite que je ne vibre véritablement qu’à la saison des giboulées, ne prends racine que dans la neige fondue, ne m’allume que sous le grésil, ne brûle de vie, d’amour et de joie que les pieds pataugeant dans l’onde molle et glacée des temps de dégels...

Vous qui buvez avec délices ces mots suprêmes et vous qui avalez de force ces glaçons tranchants, apprenez que je me chauffe de froidures où brille ma conscience, me réjouis du verglas où se reflète mon esprit, m’enchante de l’eau glaciale qui enflamme mon être...

Je suis un frisson esthétique né pour étinceler entre janvier et mars, un feu blanc d’âpre pureté fait pour se fondre dans les flots et déluges des froideurs brumales se changeant en coulées germinales.

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samedi 3 août 2019

1510 - Turquie

C’est à Istanbul que le monde se lève.

C’est là qu’il commence, brille et s’éternise.

Et se répand dans tout le reste du pays à travers ses fleuves, ses mythes, ses chants, ses plaines et ses sommets.

Dans des fracas de lumière et des odeurs de soleil.

Mêlés de fumées mystérieuses et de saveurs rances d’épiceries oubliées, comme perdues au fin fond de l’Univers.

La Turquie est une friche immémoriale, un éden âpre, rude, rugueux, un vieux jardin plein d’oiseaux rêches, une rocaille féconde cachant des amoureuses aux complaintes gutturales et révélant des abricotiers éclatants.

Une terre antique où les hommes cheminent dans notre siècle avec des têtes d’antan, utilisent des toilettes bibliques, voient leur avenir à l’image de leur passé : sur les rivages immuables du Bosphore, au bord de l’immensité terrestre, entre Europe et Asie, c’est à dire entre monts et merveilles.

C’est à Istanbul que l’aube paraît en premier lieu, avant de se diffuser partout ailleurs.

Et c’est également là que la nuit la ville sans âge qui étincelle devient pareille au firmament.

VOIR LES DEUX VIDEOS :

Liste des textes

2149 - Galaxies
2148 - Je suis de la droite honteuse
2147 - Les écrivains sont des poids morts
2146 - L’héritage de Clinchamp
2145 - Clinchamp, une histoire sans fin
2144 - Vent de mystère à Clinchamp
2143 - Ma cachette à Clinchamp
2142 - Randonnée à Clinchamp
2141 - Eclipse de Lune à Clinchamp
2140 - Un arc-en-Ciel à Clinchamp
2139 - Clinchamp sous l’orage
2138 - J’ai rêvé de Clinchamp
2137 - Jour de l’An à Clinchamp
2136 - Vacances d’été à Clinchamp
2135 - Attente à Clinchamp
2134 - Un jour ordinaire à Clinchamp
2133 - Or de France
2132 - La compagne des esseulés
2131 - Loup de lumière
2130 - Spleen
2129 - Le pitre
2128 - Les corbeaux de Clinchamp
2127 - Un homme heureux à Clinchamp
2126 - Le mouton
2125 - Des lutins à Clinchamp ?
2124 - Je suis fort !
2123 - Paroles prophétiques
2122 - L’égalité entre les hommes est injuste !
2121 - L’idéaliste de gauche
2120 - La femme est la monture de l’homme
2119 - Clinchamp sous la neige
2118 - Le Nord et le Sud
2117 - Pourquoi j’aime Clinchamp ?
2116 - Convaincre Blandine
2115 - Un couple de vieillards à Clinchamp
2114 - Le facteur de Clinchamp
2113 - Tristesse et beauté à Clinchamp
2112 - L’Art
2111 - Botte à l’oeuf
2110 - Les bûcherons de Clinchamp
2109 - Le coucou de Clinchamp
2108 - BFMTV : l’écran de la vérité
2107 - Lettre anonyme
2106 - Je ne suis pas amoureux de Paris !
2105 - Un jour d’hiver à Warloy-Baillon
2104 - La femme soumise brille comme une casserole
2103 - Les chouettes de Clinchamp
2102 - Quand la tempête s’abat sur Clinchamp...
2101 - L’aile et la pierre
2100 - Mes amis les maudits
2099 - Le brouillard de Clinchamp
2098 - Artiste de gauche
2097 - L’éternité dans la tête
2096 - Toussaint à Clinchamp
2095 - Chagrin échappé
2094 - Clinchamp-sur-Mystère
2093 - Les cafards
2092 - Loup des airs
2091 - Le loup de Clinchamp
2090 - En latin, c’est plus beau !
2089 - Les patates de Clinchamp
2088 - L’enfant des airs
2087 - Ciel de France
2086 - Thaïs d’Escufon
2085 - Les tomates de Clinchamp
2084 - Jérôme Bourbon
2083 - Les chats de Clinchamp
2082 - Poupée d’ailleurs
2081 - Pierre de feu
2080 - Les champs de Clinchamp
2079 - L’éclosion
2078 - Vacuité des bouquinistes
2077 - Les toits
2076 - Freud
2075 - Sport
2074 - Le simplet de Clinchamp
2073 - Les oiseaux de Clinchamp
2072 - Je ne suis pas cartésien
2071 - Au cimetière de Clinchamp
2070 - Le Panthéon pour Hugo, l’évasion pour Izarra
2069 - Les rats de la France
2068 - Le curé de Clinchamp
2067 - Mon trou à Clinchamp
2066 - Saint-Léonard-des-Bois
2065 - Les cloches de Clinchamp
2064 - Un épouvantail à Clinchamp
2063 - Les rêves de Clinchamp
2062 - Je suis raciste
2061 - L’injustice sociale ne me choque pas
2060 - Les femmes de Clinchamp
2059 - Les jours vides de Clinchamp
2058 - Une grand-mère
2057 - Clinchamp vers 1970
2056 - La femme de soixante ans
2055 - Sale temps à Clinchamp
2054 - Un grand voyage en forêt
2053 - L’ailé et l’aliéné
2052 - Souvenirs lointains
2051 - Domestication d’une greluche
2050 - Déprime à Clinchamp
2049 - L’amour à Clinchamp
2048 - Les Droits de l'Homme, c'est la négation de l'homme !
2047 - Les hivers de Clinchamp
2046 - Les chemins de Clinchamp
2045 - Seul au monde
2044 - Ne me parlez pas d’amour
2043 - Tristesse de l’été
2042 - Jour de fête à Clinchamp
2041 - Monsieur Lecon
2040 - Châtelain
2039 - Les ailes de Clinchamp
2038 - Tremblement de terre
2037 - Nuit d’amour
2036 - Pluie de joie à Clinchamp
2035 - Les gauchistes
2034 - Clinchamp sous les clartés lunaires
2033 - Henri d’Anselme, héros hétéro rétro
2032 - Les hirondelles
2031 - Retraite dans la forêt
2030 - Mon bosquet
2029 - L’or de Clinchamp
2028 - Sur le chemin
2027 - La souche
2026 - Clinchamp, ce voyage sans fin
2025 - Sardines à l’huile
2024 - Les fantômes
2023 - Le silence de la forêt
2022 - Les arbres
2021 - Les joies de Clinchamp
2020 - La merde républicaine
2019 - Les ailés
2018 - Les soirées de Clinchamp
2017 - Parasite
2016 - Clinchamp, les routes de l’ennui
2015 - Moi français, je déteste les migrants !
2014 - Répugnante
2013 - Les complotistes
2012 - Je déteste les livres de philosophie !
2011 - Le bossu de Clinchamp
2010 - La lumière de Clinchamp
2009 - Les crépuscules de Clinchamp
2008 - Les nuits à Clinchamp
2007 - Les aubes de Clinchamp
2006 - Je suis un oiseau à Clinchamp
2005 - Les rats de Clinchamp
2004 - Les papillons de Clinchamp
2003 - Les richesses de la normalité
2002 - Le Rimbaud des bobos
2001 - Les vaches de Clinchamp
2000 - La folle de Clinchamp
1999 - Mon ego solaire
1998 - Vague Lune
1997 - Ma cabane à Clinchamp
1996 - Moi, IZARRA
1995 - Mais qui donc est Dardinel ?
1994 - La Dame Blanche de Clinchamp
1993 - Le Dalaï-Lama
1992 - Pluie à Clinchamp
1991 - Je suis sexiste
1990 - Les flammes du printemps
1989 - Le rustaud de Clinchamp
1988 - Les larmes d’Amsterdam
1987 - Clinchamp, terre d’envol
1986 - La Joconde de Clinchamp
1985 - Face cachée de Clinchamp
1984 - La clocharde de Clinchamp
1983 - Je suis un extraterrestre
1982 - Clinchamp sous les éclats de novembre
1981 - Clinchamp au bord des larmes
1980 - Les fantômes de Clinchamp
1979 - Les pissenlits de Clinchamp
1978 - Clinchamp : fin et commencement de tout
1977 - Amsterdam
1976 - J’habite sur la Lune
1975 - Secret de Lune
1974 - Les ailes de la Lune
1973 - Voir Clinchamp et sourire
1972 - La pierre et l’éther
1971 - Clinchamp, au bonheur des larmes
1970 - Clinchamp, mon dernier refuge
1969 - Croissant de Lune
1968 - Mais d’où vient donc la Lune ?
1967 - Lune lointaine
1966 - Lune éternelle
1965 - Sandrine, notre voisine
1964 - Rêve de Lune
1963 - Lune des rêves
1962 - La Lune dans le bleu
1961 - Lune ultime
1960 - Les tourmentés
1959 - Clinchamp, paradis des ombres
1958 - Lune absente
1957 - Je raffole des commérages !
1956 - Clinchamp : royaume des humbles
1955 - La Dame dans le ciel
1954 - Palmade : de la gloire au gouffre
1953 - Evasion
1952 - Tatouages, ces marques de faiblesse
1951 - L’égalité est un enfer !
1950 - Repas sur l’herbe à Clinchamp
1949 - Escale à Clinchamp
1948 - Beauté morbide de la Lune
1947 - J’ai dormi dehors à Clinchamp
1946 - Les humanitaires sont des parasites !
1945 - Sur les routes de Clinchamp
1944 - Une année à Clinchamp
1943 - Tristesse du printemps
1942 - Bulle de Terre
1941 - Jour de joie à Clinchamp
1940 - L’inconnu de Clinchamp
1939 - Le ciel de Clinchamp
1938 - Les éclats de Clinchamp
1937 - Le voyageur
1936 - Fête triste
1935 - Les antiracistes
1934 - Jean Messiha
1933 - Coeur gelé
1932 - Romantisme de pierre
1931 - La femme est sous mes pieds
1930 - Burcu Güneş, un air léger
1929 - Je déteste les pauvres !
1928 - Quand mon coeur s’allume
1927 - Intègre, entier, râpeux
1926 - Le cheval
1925 - Homme mauvais
1924 - Un trou sous le ciel
1923 - Hauteur de la Lune
1922 - Nulle part, là-bas, ailleurs
1921 - Belle Lune
1920 - Salades lunaires
1919 - Lettre à Reynouard
1918 - MARGUERITE OU L’HISTOIRE D’UNE VIEILLE FILLE
1917 - Récoltes lunaires
1916 - Je suis français de souche
1915 - Lune mortuaire
1914 - Clinchamp, cité des oubliés
1913 - Clinchamp, l’air de rien
1912 - Clinchamp, sommet du monde
1911 - La pollution, c’est la vie !
1910 - Seule au monde ?
1909 - Le Ciel et la Terre
1908 - Lune de haut vol
1907 - La Lune s’allume
1906 - Nuit sombre
1905 - Soupe de Lune
1904 - Puretés raciales
1903 - Lune-pizza
1902 - La grande question
1901 - Amiens
1900 - Pleur de Lune
1899 - Rêve d’amour
1898 - Vive le patriarcat !
1897 - La libellule
1896 - L’eau qui m’éclaire
1895 - Une question de clarté
1894 - La Lune dort
1893 - Les artifices du spirituel
1892 - Lune normale
1891 - Ni chauffage ni travail
1890 - Lune de fer
1889 - Molle Lune
1888 - Insensible aux malheurs des autres
1887 - Mon visage de vérité
1886 - Amante russe
1885 - J’écris
1884 - Lune martiale
1883 - Je suis un incapable
1882 - Lune creuse
1881 - 1975
1880 - L’éclat d’un fard
1879 - Amour impossible
1878 - Femme au foyer
1877 - L’esprit de la Lune
1876 - Ingérence féministe
1875 - Cratères lunaires
1874 - Lune d’effroi
1873 - Lune des chats
1872 - Les athées
1871 - Lune d’or
1870 - Lune carrée
1869 - Lune de miel
1868 - Folle lune
1867 - Jour de joie
1866 - SMARPHONES : abrutissement des masses
1865 - Sombre lune
1864 - Les mouches
1863 - Ma vie simple
1862 - Clinchamp, terre lointaine
1861 - Je suis un conservateur
1860 - Lune de glace
1859 - Le lac
1858 - Qu’est-ce que la beauté ?
1857 - Lune blanche
1856 - Lune de mer
1855 - Lune de feu
1854 - Présence immortelle
1853 - Surprenante Lune !
1852 - L’éclat de la Lune
1851 - Epis lunaires
1850 - L’autre Lune
1849 - L’amie des cheminées
1848 - Lune morte
1847 - Lune Parmentier
1846 - Lune fatale
1845 - Amour céleste
1844 - Grâces et disgrâces
1843 - Ma maison, c'est la Lune
1842 - Poids de la Lune
1841 - La morte visiteuse
1840 - Ma cabane sous la Lune
1839 - Bleu ciel
1838 - Histoire de lune
1837 - Suc de Turque
1836 - Stéphane Blet
1835 - Ciel bleu
1834 - Bonheur de rat
1833 - Redneck
1832 - Sur le rivage
1831 - Attraction lunaire
1830 - Je suis anti-féministe radical
1829 - Mais qui est-il ?
1828 - Je veux des frontières !
1827 - Les francs-maçons
1826 - Folies lunaires
1825 - Alunir, en un mot
1824 - “Comme ils disent”, chanson d’Aznavour
1823 - Lune tiède
1822 - Globe de rêve
1821 - Effroi
1820 - Vangelis
1819 - L’air de la Lune
1818 - La campagne
1817 - Lune tombale
1816 - Les cailloux
1815 - Je déteste Paris !
1814 - Boules de neige
1813 - Je n’ai pas peur
1812 - Parler vrai
1811 - Les hommes simples
1810 - Quand la Lune panse
1809 - Régine : extinction d’un feu
1808 - Morte veilleuse
1807 - Coeur de pierre
1806 - Noir
1805 - Mystère de la Lune
1804 - Jackson Pollock
1803 - En pleine lumière
1802 - Harmonie des sexes
1801 - Dix ans dans l’azur
1800 - Pluie d’avril
1799 - Le gueux
1798 - Les pommes de pin
1797 - Voyage vers la Lune
1796 - Mystère d’une nuit
1795 - Une lumière turque
1794 - Sans coeur et avec écorce
1793 - Envolé !
1792 - Galante ou l’abcès crevé
1791 - La lumière du Bosphore
1790 - Claude Monet
1789 - Rat aristocrate
1788 - Ukraine : sortez de vos ornières mentales !
1787 - Tranche de ciel et plumes de la Terre
1786 - Les sots écolos
1785 - L’astre turc
1784 - L’Ukraine, je m’en fous totalement !
1783 - Vive la guerre !
1782 - Réponses à un coatch
1781 - Droite pure
1780 - Vains hypersensibles
1779 - Mes valeurs vives
1778 - Le secret
1777 - Force et lumière
1776 - De l’herbe à l’aiguillon
1775 - Jusqu’à la mort
1774 - Zemmour et les journalistes de gauche
1773 - Dur et juste
1772 - La flamme et le marbre
1771 - Mon chat est mort
1770 - Les frères Bogdanoff
1769 - J’ai rêvé de Natacha
1768 - Technologie
1767 - Vers la Lune
1766 - C’était la guerre
1765 - La “tondue de Chartres”
1764 - Dans le métro
1763 - Naissance d’un virus
1762 - Zemmour est-il un de Gaulle ?
1761 - Je suis grand
1760 - Jour de gloire
1758 - Une muse du Bosphore
1758 - Je suis un extrémiste
1757 - Les éoliennes
1756 - Femme terminale
1755 - Autoportrait
1754 - Je suis un sanglier
1753 - Faux fou
1752 - Les affaires
1751 - Octobre
1750 - Le fantôme
1749 - Les écrivains
1748 - Sauvez la France !
1747 - Mes sentiments de pierre
1746 - Une araignée raconte
1745 - Un coeur clair
1744 - Phallocrate
1743 - Les vaches
1742 - Les faibles sont mauvais
1741 - Les sans-visage
1740 - Le trouillard de gauche
1739 - Léonard de Vinci enfant
1738 - Mes froideurs sublimes
1737 - Le romantisme, c’est la décadence
1736 - La Joconde
1735 - La tour Eiffel
1734 - Le Soleil
1733 - Une boule de mystère
1732 - Les masqués
1731 - Burcu Günes, l’or turc
1730 - Léa Désandre
1729 - Le père Dédé
1728 - “Blanc lumière” de Pollock
1727 - Les kikis et les cocos
1726 - Les funérailles de Belmondo
1725 - Pôle Sud
1724 - Vierge au mariage
1723 - La forêt
1722 - Le réveil des clochers
1721 - En septembre
1720 - Extraterrestre
1719 - Ni cagoule ni sérum
1718 - L’astre des morts
1717 - L’idéaliste
1716 - Un ange noir pour les Blancs ?
1715 - Trois heures du matin
1714 - Dur et vivant
1713 - Homme des bois
1712 - De flamme et de sang
1711 - Mes bas potentiels
1710 - Je suis un anti-progressiste
1709 - Eléonore et les Noirs
1708 - Eléonore et les Juifs
1707 - Une française
1706 - Femme d’idées
1705 - Joie de vivre
1704 - Auteur de rêves
1703 - Raison féminine
1702 - Vieillard
1701 - Face de France
1700 - 1789
1699 - Adieu, France
1698 - Célibataire
1697 - L’envers vert
1696 - Avant la chute
1695 - L’aube d’Ève
1694 - Amour raté
1693 - À vue d’homme
1692 - Le loup et l’agnelle
1691 - Têtes à corps
1690 - Trêve de la nuit
1689 - L’été
1688 - L’hiver
1687 - Les âmes de la forêt
1686 - Enfin libre !
1685 - Je vis sans masque
1684 - Enfants du monde
1328 - Je suis apolitique
115 - Le cygne
114 - Le spleen de Warloy-Baillon
113 - Les visiteurs
112 - La Lune
111 - L’amant des laides
110 - Mémoires d’un libertin
109 - Une existence de pompiste
108 - Lettre à mes amis des listes sur Internet