dimanche 31 juillet 2022

1859 - Le lac

C'est une grande flaque de paix. Une vaste étendue de légèreté. Une immense clarté.
 
Une aire de pureté sous le ciel. Avec des airs d'azur. Et des flots de sérénité.
 
Le lac est l'espace idéal où, après une longue promenade sous le Soleil, je viens plonger mes pieds et baigner mon âme. Cette réserve de cristal liquide rafraichit mon existence, éclaircit mes pensées, adoucit les flammes de l'été.
 
Avec ses allures aériennes, cette eau de choix reflète l'éther et s'en abreuve. Elle en prend la couleur, comme une brume infinie, une aube éternelle. Cet éclat fluide est le refuge de ce qui s'allège, flotte et nage. Mais aussi l'essor de tous les rêves et l'enchantement de mes orteils fatigués.

Lorsque je suis au bord de ce bassin, je me sens au sommet du monde, loin des choses superficielles, au fond de moi-même. A la source des nues. Comme si la nappe limpide était un nuage sur la surface de la Terre.

Et c'est de là que je m'envole. 

Le temps que mes chevilles qui trempent dans ce puits de quiétude se détendent et désenflent, je ferme les yeux et deviens un oiseau aux ailes de lumière voguant au-dessus de l'onde.

VOIR LA VIDEO :

samedi 30 juillet 2022

1858 - Qu'est-ce que la beauté ?

La beauté est un principe divin supérieur et indestructible qui donne à la Création une dimension réellement magique.
 
On peut broyer une fleur, détruire un site, anéantir une oeuvre d'art, pulvériser une pierre, enlaidir une femme, leur lumière originelle, même si elle n'est plus incarnée, fait partie du miracle universel.
 
Le Beau est l'âme des choses créées.
 
Il est la preuve flagrante que dans la nature la nécessité n'est pas tout : de la légèreté y a été ajoutée.
 
Les impératifs de la vie sont obligatoires, leurs éclats sont gratuits.
 
Les lois de la survie sont lourdes, implacables, carnassières, douloureuses, cruelles, funestes. Le vol du papillon est gracieux, désintéressé, absurde. C'est un plus qui n'apporte rien à l'écosystème en termes d'efficacité, de rentabilité, de stratégie de perpétuation de l'espèce.
 
Le lépidoptère est un poids mort dans l'azur.
 
Et c'est ce qui, aux yeux des êtres intelligents que nous sommes, lui confère toute sa valeur. Le caractère sacré du caillou, de l'oiseau, de l'herbe réside dans la force esthétique qu'ils dégagent.
 
On mesure doctement, au gramme et au millimètre près, les grandeurs et les actions concrètes, rationnelles, indispensables du monde et des hôtes qui le peuplent. Et on acquiesce avec sagesse et raison face à l'évidence de ces faits formels et précis. Mais on s'émerveille, sans jamais mettre de borne à nos émotions, de tout ce qui n'entre pas dans nos éprouvettes : le charme, le rêve, la poésie.
 
Rien n'oblige les nuages à diffuser tant d'harmonie, les gazelles à se parer d'élégance, les astres à briller si mystérieusement, le lac à refléter un infini aussi bleu... La Terre tournerait tout aussi bien autour du Soleil sans qu'on y mette de la grâce. Même avec de la laideur, tout marcherait comme une impeccable mécanique : le loup mangerait l'agneau, la grenouille chanterait dans sa mare, les roses s'ouvriraient au jour, la pluie succéderait à la sécheresse, les insectes nécrophages recycleraient les éléments, les arbres produiraient de l'oxygène, etc.
 
Mais non content de son oeuvre parfaitement fonctionnelle, le Cosmos a voulu injecter du ciel dans la matière.

C'est-à-dire, l'empreinte de Dieu.

VOIR LA VIDEO :

lundi 25 juillet 2022

1857 - Lune blanche

Stimulé par sa présence éclatante, je n'avais d'yeux que pour sa lumière en vogue, elle la reine des corps célestes.
 
Je veillais depuis le crépuscule, admiratif de sa face.
 
Et elle se reflétait dans mon regard sans autre but que de rebondir sur mon front. Je ne fixais plus ni mes pieds, ni le sol, ni mon nombril, tout occupé à lui faire la fête.
 
J'oubliais le jour, laissais de côté mes petites affaires, abandonnais mes artifices sans valeur pour me concentrer sur son visage lacté. Je me laissais électriser à la vue de ses joues au teint de lait. Elle m'avait ôté le sommeil de sa splendeur incolore et les heures passaient jusqu'à l'aube.
 
Je n'étais plus qu'un feu sans fin, une eau sans fond, une onde sans limite. Mes rêves étaient partis et l'horizon nocturne les avait remplacés.
 
Comment aurais-je pu dormir sous les flots d'amour qu'elle m'adressait ? Ma place s'imposait sous la nue, non dans mon lit.

La Lune brillait de sa flamme nivéenne et brûlait mon coeur comme le gel sur une fleur : sous sa clarté excitante je venais de passer une nuit blanche.

VOIR LA VIDEO :

dimanche 24 juillet 2022

1856 - Lune de mer

Elle fait résonner la lyre et influence la mer, attirant à elle écume et chants.
 
La Lune gifle la planète à chacun de ses passages et déclenche des vagues pour mieux faire parler de sa face dans les calendriers. Mais sous le ciel de la réalité elle brille par son absence le jour et se laisse oublier la nuit dans la solitude des plages.
 
Ce n'est pas pour les touristes idiots qu'elle se manifeste dans son âpre beauté, mais pour les derniers des Mohicans.
 
C'est-à-dire oiseaux isolés, joueurs de luth aux doigts légers, rêveurs aux pieds fangeux, âmes voguant d'immensités en infinis.
 
Elle caresse les flots à rebrousse poils pour mieux animer la Terre de va-et-vient féconds sur sa surface.
 
Avec son disque rayonnant comme un cadran, elle règne telle une horloge réglant les mouvements de l'eau. Et en passant d'un quartier à un autre de son monde pour finir en croissant, sonne les heures fatidiques de la grande mécanique céleste.
 
Loin, très loin des bipèdes communs des rivages aux pas de fourmis et aux préoccupations de larves, indifférents à ces merveilles tournant au-dessus de leurs têtes.

Celle qui fait sortir le littoral de ses gonds, qui lui dit oui ou qui lui dit non, ne s'amuse avec les éléments que pour faire rire les mouettes et rêver les crabes.

VOIR LES DEUX VIDEOS :


samedi 23 juillet 2022

1855 - Lune de feu

Elle ne brille que pour les élus et je ne brûle que pour sa face de déesse tranchante.
 
Je la sais sélective : elle aime se faire aimer des coeurs singuliers, des figures amères, des âmes trempées dans les affaires nocturnes.
 
Elle destine surtout ses funèbres lueurs aux bipèdes dotés d'ailes qui savent goûter aux mets âpres, spartiates et si doux pourtant que leur offrent les montagnes, les océans et les astres.
 
Les romantiques, les mous, les faibles, les frileux, les pharmaciens, les pragmatiques, les raisonnables, les prudents ne méritent que ses éclipses. Les quelques autres, les chercheurs de crapauds, les quêteurs de sommets, les loups, les vagabonds aux semelles puantes, les peaux agrestes et les natures burinées au vent de la vérité, de la beauté, de l'éveil, eux regardent son front de roc et de miel, d'or et de misère avec la délectation des dieux pour les fruits de l'Olympe.
 
La Lune est accessible aux seuls rats des égouts capables de humer les fleurs, c'est-à-dire aux mortels éclairés de la Terre, allégés, libérés des chaînes de ce siècle, qui depuis longtemps se sont envolés vers l'azur comme des papillons.

Si vous voulez entendre battre sa pierre, si vous souhaitez sonder ses orbites, creuser ses cratères et entrer en contact avec cette tueuse de rêves, ennemie des dormeurs, briseuse d'écrans, "dissipeuse" d'artifices, alors il vous faudra vous dépouiller de vos lourdeurs, rompre avec vos petitesses et vous ouvrir à la grandeur, au mystère et à la poésie qui dépassent la hauteur de vos doigts de pied pataugeant dans l'excrément de vos jours de vacuité et de vulgarité, vous la majorité, vous les léthargiques casqués, masqués, annelés et empaquetés comme des porcs dans vos flasques habitudes d'adeptes de la moyenne.

VOIR LA VIDEO :

mardi 19 juillet 2022

1854 - Présence immortelle

Je ne comparerai certes pas la Lune à un tournesol car de la lumière florale et incandescente de ce dernier, elle en est totalement dépourvue.
 
Celle pour qui je brûle d'une flamme blanche, pour ne pas dire fantasmagorique, est une morose lueur infiniment plus terne que l'éphémère girasol.
 
Mais bien plus durable, aussi vaste qu'un monde.
 
C'est même un océan de silence et de mélancolie, un désert d'ombres et de clartés, une étendue sans forme de beauté sèche, de misère sublime et de mort radieuse.
 
Sur son sol infécond, gisent des champs de pierres, s'étendent des jardins de poussière, croissent des sentiments d'éternité, fleurissent des rêves d'amour.
 
Et blanchissent les siècles.
 
C'est pourquoi je préfère assimiler le globe argenté non pas aux splendeurs horticoles enrichies d'or et ensoleillées de couleurs vives, mais à un étang plein de brume et de crépuscule où viennent mourir sans bruit les feuilles de l'automne.

Pour y renaître des années après avec de nouvelles racines.

Immortalisées à travers ces mystérieuses apparitions nocturnes appelées "feux follets".

VOIR LA VIDEO :

1853 - Surprenante Lune !

Le Soleil éclaire sa surface comme le cierge jette sa lueur sur le visage d'un défunt.
 
Sa lumière n'est que le reflet d'une flamme sur sa face inerte. Elle est misérable, sans sève, pleine de ruine et de mort.
 
Quand elle apparaît avec sa tête de décédée dans la nuit, elle apporte déprime et mauvais présages. Elle traîne des légendes de malheur dans son sillage de ténèbres.
 
Oui, la Lune pour certains mortels morbides est un globe de noirceurs qui peuple leurs insomnies de cauchemars tangibles : à leurs yeux elle brille avec un réalisme mortuaire et des sous-entendus funèbres. Aussi froide qu'une tombe, ce caillou du ciel est un marbre, une stèle sur leur coeur en deuil.
 
Mais pour les gens heureux qui, comme moi, voient tout en bleu, l'astre ensommeillé n'est qu'un feu de joie dans le firmament ! Un miracle d'illumination à l'heure des rêves ! Le cadeau du jour offert à l'obscurité !

Elle est peut-être sans vie, sans âme, sans intérêt et vouée au néant selon ces indifférents, mais pour les authentiques poètes, les êtres sensibles, les esprits éveillés, elle restera pour toujours, là-haut dans les nues étoilées, roulant à travers les constellations, loin du plancher des vaches, un délicieux, irrésistible et éclatant camembert.

VOIR LA VIDEO :

dimanche 17 juillet 2022

1852 - L'éclat de la Lune

Vous croyez la connaître de haut en bas, par devant et sous son aspect caché. Vous vous imaginez avoir vu et revu sa face officielle et même ses champs obscurs. Et pourtant, de la Lune véritable, vous ignorez l'essentiel.
 
Je vais vous la révéler telle que nul n'ose la voir ni la présenter de peur de n'être cru, pris au sérieux.
 
Pour vous parler de cette grande méconnue, je vais employer les mots les plus fous du langage humain et vous allez entendre des clartés indicibles que vous refuserez peut-être de valider, indécrottables incrédules que vous êtes !
 
N'oubliez pas que vous incarnez la pesanteur, vous les mortels alourdis de certitudes poisseuses, et qu'en vertu de mes légèretés créatrices et de mes hauteurs virginales, mon verbe est producteur de lumière.
 
C'est-à-dire de vérité, de beauté, d'intelligence.
 
Voici, dévoilé sous ma plume, l'invisible dissimulé derrière l'apparence.
 
Celle que vous prenez pour une pierre sèche et stérile, pour un simple corps céleste réductible à quelques doctes formules mathématiques ou à de prosaïques examens chimiques dans des éprouvettes de laboratoires, en réalité est une âme brillante dans le ciel des morts. Un guide pour des esprits voguant hors de ce monde. Un phare spectral qui s'allume pour éclairer les coeurs simples de la Terre. Une étincelle de vie qui amorce des destinées aussi bien humaines que sidérales. Une lueur féconde qui fait fluer de la sève divine dans les artères cosmiques. Un reflet de Soleil qui enfante de la poésie. Un feu de neige qui blanchit l'herbe la nuit sous nos pieds et fait verdir l'infini au-dessus de nos têtes.
 
Je pourrais vous en dire encore bien plus, vous me taxeriez d'idiot ou de dément.

Mais ce que vous refuserez d'admettre par-dessus tout, c'est que cet astre n'est pour moi qu'une sphère d'amour.

VOIR LA VIDEO :

vendredi 15 juillet 2022

1851 - Epis lunaires

Au bord des blés, j'attends la Lune.
 
Dès le crépuscule, elle viendra s'allumer au-dessus de ces herbes d'or, et la nuit sera illuminée de sa gloire.
 
Le champ d'épis brillera sous ses rayons nocturnes.
 
Les grains se gorgeront une dernière fois de ses ondes avant la moisson. Abreuvés d'éclats lunaires, ils refléteront sa lumière jusqu'à l'aube.
 
Le Soleil donne de la force aux gerbes nourricières mais l'astre gracile ajoute son lot de rêves au fruit du labeur des hommes.
 
Pendant que dorment les faucheurs, la blonde dame du ciel sème ses graines de poésie sur leurs oeuvres. Ce qui allège les travaux champêtres et apporte au pain une saveur nouvelle.
 
Elle impose l'admiration et règne naturellement dans le coeur des paysans. A la simple idée de sa beauté, tous la considèrent instinctivement comme une alliée du sillon, une amie de la terre, une compagne du jardinier, une incarnation de la fertilité.
 
En vertu de sa flatteuse réputation ainsi que de sa position zénithale, on lui attribue toutes les grâces et bénéfices de l'existence. On lui consacre des feux de joie et lui destine des prières d'amour.

C'est pourquoi je me languis de la retrouver ce soir, comme si j'avais rendez-vous avec une amante, et suis impatient de voir toutes ces tiges dorées se transformer sous sa froide caresse en autant de flammes spectrales.

VOIR LA VIDEO :

jeudi 14 juillet 2022

1850 - L'autre Lune

Elle me charme de sa face de gargouille.
 
La Lune est un radieux rat des airs. Ses yeux sombres et ses joues blanches donnent au ciel des allures inquiétantes et délicieuses.
 
Sa seule présence remplit tout le firmament de ses vagues clartés. Elle apparaît comme un visage de sorcière dans la nuit.
 
Elle émerveille les enfants, effraie les superstitieux, interroge les poètes, indiffère les vaches.
 
Dans ses cheveux d'or, les vieux y voient de vieilles légendes qui perdurent depuis des siècles.
 
On lui prête les pires intentions ou on lui attribue toutes les vertus. On la charge de tous les péchés et pourtant on l'estime infiniment éloignée de nos lourdeurs de mortels, au-dessus de tout soupçon de notre Terre.
 
Elle est maudite et bénie tout à la fois. Suspecte et néanmoins innocente dans le coeur des hommes, ces derniers ne savent pas trop par quel bout la prendre.
 
Tantôt trouble, tantôt pure, elle est perçue selon la nature de chacun.
 
Certains la regarderont d'un oeil méfiant, d'autres éprouveront envers elle les meilleurs sentiments.
 
En réalité, qu'on lui trouve les traits ingrats ou pleins de lumière, qu'elle offre l'aspect d'une bête pour les frileux ou d'un humain pour les audacieux, la tête sélène est le reflet des individus qui posent leur regard sur son front de rêve ou de vérité.
 
Pour moi, aujourd'hui elle est une louve dans les nues. Demain elle sera un oiseau nocturne aux ailes de cristal.

Eternelle passagère céleste, elle vient et revient diffuser son mystère parmi nous, fidèle au mythe qu'elle incarne, invariable dans sa course cosmique et toujours changeante dans nos âmes.

VOIR LA VIDEO :

mercredi 13 juillet 2022

1849 - L'amie des cheminées

La Lune est la compagne de nos cheminées. La confidente des feux de l'âtre. Le point de repère des spectres de fumée s'élevant dans les airs. Le sommet culminant des rêves s'échappant de nos maisons.
 
Tout autour d'elle dans les nues, se rejoignent les oiseaux de nuit comme les fantômes de nos toits.
 
Elle attire à elle l'haleine de nos foyers, ces vapeurs et ces particules qui montent le long des conduits de brique pour s'évaporer dans son sillage de silence et d'azur.
 
Elle incarne les plus hautes pensées du monde et récolte la légèreté de tout ce qui s'envole vers elle.
 
Tandis que son visage mort vogue au-dessus des cités endormies, chaque demeure allumée la salue secrètement d'un reste d'étincelle ou d'un doigt de cendre, je veux parler de ces postillons que nos habitations crachent vers le ciel.
 
Voilà pourquoi, à force de recevoir depuis des temps immémoriaux ces humbles hommages issus de nos flambées vespérales, ce corps céleste s'est retrouvé avec un sol couvert de poussière crépusculaire.

Et qu'il brille aujourd'hui aussi paisiblement que la flamme de nos logis.

VOIR LA VIDEO :

1848 - Lune morte

Son crâne morbide issu de l'obscurité m'effraie.
 
De sa face exsangue émanent des images ténébreuses qui retombent en cauchemars sur le sol des mortels.
 
La Lune est une figure mortuaire.

Sa tête luisante est un vase funéraire dans l'empyrée, déversant ses cendres de tristesse sur les toits et les champs.
 
Ce visage de cadavre a des rêves de défunt et des clartés sépulcrales.

Le globe funèbre éclaire de sa lumière morte les macchabées que nous sommes devenus sous son regard pétrifiant.
 
Ses orbites froides, sans vie, s'ouvrent sur le monde comme deux gouffres de silence et de néant.
 
Ce caillou sans plus d'âme n'est pourtant point un astre damné. En son sein de glace demeure un espoir ultime : faire naître un peu d'amour chez les loups, les rats et les chiens errants. Et peut-être aussi attirer à lui quelques chats en vadrouille.

Ce corps céleste bien sec, dépouillé de toute sève, brille, piètre et terne, juste au nom de ceux qui en font la gloire de leurs nuits blanches, rien que pour plaire aux poètes des caves.

VOIR LA VIDEO :

mardi 12 juillet 2022

1847 - Lune Parmentier

La Lune est une pomme de terre dans le ciel.
 
Avec son auréole de clarté, elle brille comme du beurre de baratte dans l'assiette vespérale du mortel las de sa journée de labeur, mais heureux du réconfort de la table.
 
Elle est aussi dorée dans son firmament qu'une patate au fond du four. Elle éclaire de promesses lactées les soirées en famille, en pantoufles, en amoureux ou plus solitaires, en robe de chambre.
 
Le globe lunaire est l'astre nourricier de tous les rêveurs, ces mangeurs d'imaginaire et autres dévoreurs de fables, amateurs de mythes et affamés de légendes.
 
C'est un féculent couleur de flamme où viennent fondre la neige des enfants en peine, se réchauffer les coeurs des amants déçus, se consoler les gourmets célestes privés d'étoiles.
 
Elle est le repos des esprits qui vagabondent et le repas de ceux qui ont le vague à l'âme.
 
Elle contente les appétits de tous les êtres curieux, remplit les têtes assombries de ses ondes sidérales, comble les vivants à jeun de lumière.
 
Le tubercule astral règne haut dans l'espace, auguste et impérial, loin au-dessus des hommes.

Mais encore assez proche pour réduire leurs pensées néfastes en purée.

VOIR LA VIDEO :

1846 - Lune fatale

Il n'est pas de femme plus sombre que la Lune.
 
Ni plus éclatante que ses effets.
 
Les artifices du satellite valent toutes les toilettes des créatures de notre globe d'azur.
 
Ce visage céleste aux traits de rocaille brille comme une mer d'ombres radieuses. Dans ses profondeurs faciales gisent des trésors de silence et de mort.
 
Les poètes imbéciles y voient les causes de leurs menus émois et le prétexte de leurs rimes de mirlitons, parlant de perles d'or ou de merles blancs, affublant de fleurs de sel ou de sable leurs vers de sots, arrosant des roses imaginaires de leurs mots lunaires, là où il n'y a que des cratères et du régolithe, du gel et du feu, du roc et du vide.
 
Le paysage sélénite est une misère lumineuse, un monde de vertiges et de gouffres, un décor pour des peuples de spectres, un univers éblouissant de tristesse.
 
L'asile idéal, en réalité, des esthètes désespérés, des fous de beauté ultime, ainsi que des cadavres.

Ce sol lointain est la terre promise de ceux qui préfèrent mourir non pas sous les brûlantes lourdeurs du Soleil mais sous la légèreté des clartés nocturnes.

VOIR LA VIDEO :

1845 - Amour céleste

Je suis tombé fou amoureux d'une blonde présence.
 
Son front est vague, sa chevelure irréelle, son air lointain.
 
Cette entité est une tête en l'air. C'est une rêveuse qui tourne autour des hommes.
 
Ses jours sont pleins d'éclat et au fond de ses orbites sont logés des secrets éternels.
 
C'est une créature de caractère qui éclaire le monde avec ses critères sélectifs mais créatifs. Larges sont ses cratères, minces ses objectifs.
 
Elle ne fait que passer et repasser, voyageant sur le même fil en équilibre entre sommeil et indifférence, demi veille et mort.
 
Elle ne donne signe de vie qu'aux noctambules et insomniaques égarés de la Terre.
 
Elle a des allures tantôt de dame blanche, tantôt de bête noire.
 
Elle est toujours belle mais jamais ne sourit, préférant poser sur les êtres et les choses son regard souverainement froid. Cette déesse de marbre et de poussière aux yeux mi-clos a les clartés mortuaires et caressantes des chandelles.
 
Sa flamme meurt à chaque aube pour renaître les soirs de solitude et d'amour.

C'est là que, comme moi, vous percevrez la vraie lumière de celle que j'aime, je veux parler de la Lune.

VOIR LA VIDEO :

lundi 11 juillet 2022

1844 - Grâces et disgrâces

Marie-Alphonsine, dégoûtante bigote déjà flétrie par quarante hivers d'abstinence, abreuvée d'hypocrisie, dorée de valeurs poussiéreuses, assistait à la messe dominicale.
 
Affublée comme une putain de campagne, c'est-à-dire laidement, lourdement, bovinement, elle espérait ainsi séduire le fringant fils du pharmacien de son village. Ce dernier n'avait évidemment d'yeux que pour la jeune et svelte nièce du médecin, elle le savait mais comptait sur l'énormité de son giron flasque et l'épaisseur de son rouge à lèvres criard pour conquérir cet oiseau rare à la plume vigoureuse.
 
Bien mal lui en prit. C'est l'oeil concupiscent du curé qu'elle éveilla, non le coeur gelé de l'objet de ses désirs.
 
Pour cette audace le prêtre châtia rudement la pécheresse à la sortie de l'église. Il la fouetta et l'humilia comme elle le méritait sous le regard amusé du godelureau au bras de sa blonde.
 
Précisons un détail : notre grenouille de bénitier était en réalité un crapaud en crinoline, un laideron infatué de sa personne, une sous-bonniche de ferme aux prétentions de passagère de carrosse.
 
Ce n'est pas seulement pour son indécence qu'elle fut punie par l'abbé, mais aussi pour ses traits de coche et ses appas bovins.
 
On ne saurait en effet usurper les droits de la beauté en pleine cérémonie religieuse et l'injurier en la singeant sous des dehors aussi grotesques !
 
Disqualifiée et par sa naissance et par l'héritage de ses gènes simiesques, Marie-Alphonsine dut se contenter des hôtes de son étable pour honorable compagnie et abandonner ses rêves de château car, définitivement, elle était plus apte à fréquenter les bêtes de sa basse-cour que les galants joliment chaussés des salons feutrés.
 
Que chacun dans ce monde reste à sa place selon l'ordre établi des choses, et que nul ne cherche à placer son trône pus haut qu'il ne doit être.

Le prince couvert d'or fin dans son palais, la guenuche aux missels crasseux dans son confessionnal.

VOIR LA VIDEO :

1843 - Ma maison, c'est la Lune

Ma demeure est d'ombre et de poussière, de pierre et de lumière : cailloux, sécheresse et régolithe sont les fondations de mon foyer.
 
Le sol de la Lune est mon socle et sa sublime désolation mon horizon.
 
Depuis cet âpre refuge, j'écoute battre mon coeur conçu pour aimer les silhouettes sélénites qui m'entourent. C'est-à-dire le roc en formes de rêves qui peuple le satellite en perpétuel trépas.
 
Il n'y a rien, et pourtant il y a tout ici.
 
Mon âme s'y abreuve d'essentiel et ma joie est totale : c 'est sous ce ciel de marbre et de mort que ma vie commence et ne s'arrête point.
 
Mon voyage est statique et mon aventure sidérale. Je m'enracine à la verticale et m'isole sans retour possible.
 
J'habite sur cette vaste tombe où rien d'autre ne pousse que la mortelle beauté.
 
Avec ses éclats d'inhumanité.
 
Sur ce monde sans douceur ni couleur, mes pas tracent des sillons qu'arroseront des pluies de silence et des jours de mélancolie.

Je veux vivre pour toujours hors de tout, loin de vous, et récolter les moissons de jouvence que sont les siècles lunaires.

VOIR LA VIDEO :

dimanche 10 juillet 2022

1842 - Poids de la Lune

Avec ses airs aériens, ses ailes d'éther et son vol de bulle sidérale, on lui prête des légèretés de plume.
 
En réalité la Lune est une grosse enclume.
 
Rond, lourd, tellurique, ce corps céleste est une véritable masse autour de la Terre. La totale apesanteur n'est pas dans cette tête astrale tournant à deux doigts de notre globe, mais dans les mots d'amour que je lui destine, lesquels ont le poids de la lumière et la démesure de ma folie.
 
Je fais de cette belle morte une boule de rêve qui roule au firmament comme une balle de neige ou une bille de feu.
 
C'est pour moi une flamme, autrement dit une femme.
 
Son hymen est sec, dur, stérile et je la féconde pourtant de mon verbe aqueux, séminal, onirique.
 
Du croisement entre ce caillou pensif et ma sève verveuse, naissent des artifices littéraires qui iront nourrir tous les oiseaux de la lyre venus chercher leur becquetée poétique au creux de ma main.

C'est-à-dire, vous mes lecteurs qui savourez ces délicieuses fadaises que je viens de vous servir ici-même sur un plateau orné de chimères.

VOIR LA VIDEO :

mardi 5 juillet 2022

1841 - La morte visiteuse

Elle me fixait en pleine nuit.
 
Vêtue de blanc, aussi anémique qu'une moribonde, elle semblait gémir sans rien dire sous les étoiles. En effet, pas un son ne sortait des lèvres de cette dame étrange.
 
Impressionné par l'intruse, je n'osais lui adresser la parole. Tout en elle paraissait irréel, onirique, mystérieux. Avec ses contours diffus, elle ressemblait à une longue statue de sel au bord du chemin.
 
La mélancolie qui émanait de sa personne était telle que le paysage nocturne entier s'en imprégnait. Et tout autour de moi devenait comme un décor lunaire triste, doux, froid et beau.
 
Comme si je m'étais retrouvé dans un théâtre où l'imaginaire se confond soudain avec la réalité. Une sorte de rêve grandeur nature où l'image sort du miroir et s'incarne.
 
Bref, je me sentais dans un monde certes flatteur mais trompeur, factice, où pour se divertir à mes dépens la farce voulut prendre les apparences de la gravité.
 
Si bien que je soupçonnais d'être en présence d'une simple comédienne excentrique jouant je ne sais quel rôle grotesque et déréglé. Ou d'une folle tout court. Voire d'une dormeuse en pleine crise de somnambulisme égarée sur la route.
 
En m'approchant de l'apparition je constatai que sa face n'était point fardée. Son teint d'inhumée trahissait l'authentique visage de la mort. Et son regard reflétait l'infini ennui d'une existence vouée à la solitude, au silence et à la méditation, dans un univers de désolation.

En la voyant ainsi mi-pierre, mi-cadavre, je devinai que j'eus affaire à Madame la Lune, c'est-à-dire à l'âme du satellite, ou un éclat de sa lumière, venue sur Terre chercher un peu de réconfort.

VOIR LA VIDEO :

dimanche 3 juillet 2022

1840 - Ma cabane sous la Lune

Depuis ma cabane à découvert dans la prairie, j'observe la Lune dès qu'elle apparaît.
 
Au crépuscule j'allume un feu comme si je l'appelais. Et elle me salue de son aile pâle.
 
Elle passe au-dessus de mon gîte et mon âme s'éclaire dans la nuit.
 
Tandis que les heures s'écoulent, elle remplit de sa présence l'obscurité et la solitude. Et dépose sur le monde endormi un parfum de mystère.
 
Son vol est feutré, insidieux, imperceptible. Et bien vite pourtant elle m'emmène de constellations en constellations, parcourant la nue du soir jusqu'à l'aube telle une balle sidérale.
 
Cette bulle d'or est comme une flèche qui mollement sonde le ciel pour disparaître derrière l'horizon à la poursuite d'une inatteignable cible.
 
Assis près de mon refuge de bois, tout en suivant sa course céleste, j'oublie le temps.

Je suis hors-sol, je vogue dans un océan d'interrogations et plane dans une infinie mélancolie, enivré par mes rêves d'éternité.

VOIR LES DEUX VIDEOS :


samedi 2 juillet 2022

1839 - Bleu ciel

J'étais une âme puérile poussée sous le Soleil de l'insouciance et me gavais de sucreries.
 
Contenté par un rien, contrarié pour des peccadilles, je considérais le monde avec l'oeil féroce et naïf d'un tyran en culotte courte. Mon coeur se résumait à un ventre. Pour moi, seuls comptaient les bonbons. Et, accessoirement, ceux qui pouvaient m'en fournir.
 
Le reste ne valait pas grand-chose à mes yeux.
 
L'enfant blond et inoffensif qui courait dans les rues de Warloy-Baillon s'apparentait en réalité à un ogre en quête de friandises, à un porcelet se vautrant dans les confiseries, à une gueule de loup avide de pralines, de chocolat et de sucettes.
 
A huit ans, je dévorais tout ce qui pétillait d'acidité, brillait de promesses gustatives et enflammait mes papilles. Je ne voyais plus que la lumière des vitrines où j'allais me régaler de trésors sucrés ne coûtant que quelques sous. Les épiceries, véritables temples dédiés à mes petits dieux melliflus, incarnaient  la perfection de l'Univers.
 
Et puis je découvris l'amour. Le vrai. Le grand. Le beau.
 
L'azur.
 
Pour lui je désirais m'envoler, m'alléger, me dépouiller de mes artifices caramélisés.
 
Je sentis naître des ailes de chacun de mes côtés.
 
Au-dessus de ma tête j'avais l'image de l'infini, le parfum de la liberté, la couleur de l'Eden. Il me suffisait d'écarter les bras pour goûter à un autre bonheur... Et là, ce fut aussi éblouissant que vertigineux.
 
Le ciel devenu mon nouvel horizon me montrait des éclats plus riches que le miel.
 
Les nuages plus doux que la guimauve m'emportaient vers des immensités lumineuses. Beaucoup plus loin que les saveurs éphémères de mes habituelles gourmandises.
 
Je grandissais encore un peu plus au milieu des airs, le regard perdu dans les hauteurs.
 
Vers mes dix ans, en redescendant sur Terre, je ressemblais à un aigle. D'un bleu resplendissant.
 
Et j'écorchais les moineaux obèses restés au sol à grands coups de bec.

VOIR LA VIDEO :

Liste des textes

2150 - Voyage vers Mars
2149 - Galaxies
2148 - Je suis de la droite honteuse
2147 - Les écrivains sont des poids morts
2146 - L’héritage de Clinchamp
2145 - Clinchamp, une histoire sans fin
2144 - Vent de mystère à Clinchamp
2143 - Ma cachette à Clinchamp
2142 - Randonnée à Clinchamp
2141 - Eclipse de Lune à Clinchamp
2140 - Un arc-en-Ciel à Clinchamp
2139 - Clinchamp sous l’orage
2138 - J’ai rêvé de Clinchamp
2137 - Jour de l’An à Clinchamp
2136 - Vacances d’été à Clinchamp
2135 - Attente à Clinchamp
2134 - Un jour ordinaire à Clinchamp
2133 - Or de France
2132 - La compagne des esseulés
2131 - Loup de lumière
2130 - Spleen
2129 - Le pitre
2128 - Les corbeaux de Clinchamp
2127 - Un homme heureux à Clinchamp
2126 - Le mouton
2125 - Des lutins à Clinchamp ?
2124 - Je suis fort !
2123 - Paroles prophétiques
2122 - L’égalité entre les hommes est injuste !
2121 - L’idéaliste de gauche
2120 - La femme est la monture de l’homme
2119 - Clinchamp sous la neige
2118 - Le Nord et le Sud
2117 - Pourquoi j’aime Clinchamp ?
2116 - Convaincre Blandine
2115 - Un couple de vieillards à Clinchamp
2114 - Le facteur de Clinchamp
2113 - Tristesse et beauté à Clinchamp
2112 - L’Art
2111 - Botte à l’oeuf
2110 - Les bûcherons de Clinchamp
2109 - Le coucou de Clinchamp
2108 - BFMTV : l’écran de la vérité
2107 - Lettre anonyme
2106 - Je ne suis pas amoureux de Paris !
2105 - Un jour d’hiver à Warloy-Baillon
2104 - La femme soumise brille comme une casserole
2103 - Les chouettes de Clinchamp
2102 - Quand la tempête s’abat sur Clinchamp...
2101 - L’aile et la pierre
2100 - Mes amis les maudits
2099 - Le brouillard de Clinchamp
2098 - Artiste de gauche
2097 - L’éternité dans la tête
2096 - Toussaint à Clinchamp
2095 - Chagrin échappé
2094 - Clinchamp-sur-Mystère
2093 - Les cafards
2092 - Loup des airs
2091 - Le loup de Clinchamp
2090 - En latin, c’est plus beau !
2089 - Les patates de Clinchamp
2088 - L’enfant des airs
2087 - Ciel de France
2086 - Thaïs d’Escufon
2085 - Les tomates de Clinchamp
2084 - Jérôme Bourbon
2083 - Les chats de Clinchamp
2082 - Poupée d’ailleurs
2081 - Pierre de feu
2080 - Les champs de Clinchamp
2079 - L’éclosion
2078 - Vacuité des bouquinistes
2077 - Les toits
2076 - Freud
2075 - Sport
2074 - Le simplet de Clinchamp
2073 - Les oiseaux de Clinchamp
2072 - Je ne suis pas cartésien
2071 - Au cimetière de Clinchamp
2070 - Le Panthéon pour Hugo, l’évasion pour Izarra
2069 - Les rats de la France
2068 - Le curé de Clinchamp
2067 - Mon trou à Clinchamp
2066 - Saint-Léonard-des-Bois
2065 - Les cloches de Clinchamp
2064 - Un épouvantail à Clinchamp
2063 - Les rêves de Clinchamp
2062 - Je suis raciste
2061 - L’injustice sociale ne me choque pas
2060 - Les femmes de Clinchamp
2059 - Les jours vides de Clinchamp
2058 - Une grand-mère
2057 - Clinchamp vers 1970
2056 - La femme de soixante ans
2055 - Sale temps à Clinchamp
2054 - Un grand voyage en forêt
2053 - L’ailé et l’aliéné
2052 - Souvenirs lointains
2051 - Domestication d’une greluche
2050 - Déprime à Clinchamp
2049 - L’amour à Clinchamp
2048 - Les Droits de l'Homme, c'est la négation de l'homme !
2047 - Les hivers de Clinchamp
2046 - Les chemins de Clinchamp
2045 - Seul au monde
2044 - Ne me parlez pas d’amour
2043 - Tristesse de l’été
2042 - Jour de fête à Clinchamp
2041 - Monsieur Lecon
2040 - Châtelain
2039 - Les ailes de Clinchamp
2038 - Tremblement de terre
2037 - Nuit d’amour
2036 - Pluie de joie à Clinchamp
2035 - Les gauchistes
2034 - Clinchamp sous les clartés lunaires
2033 - Henri d’Anselme, héros hétéro rétro
2032 - Les hirondelles
2031 - Retraite dans la forêt
2030 - Mon bosquet
2029 - L’or de Clinchamp
2028 - Sur le chemin
2027 - La souche
2026 - Clinchamp, ce voyage sans fin
2025 - Sardines à l’huile
2024 - Les fantômes
2023 - Le silence de la forêt
2022 - Les arbres
2021 - Les joies de Clinchamp
2020 - La merde républicaine
2019 - Les ailés
2018 - Les soirées de Clinchamp
2017 - Parasite
2016 - Clinchamp, les routes de l’ennui
2015 - Moi français, je déteste les migrants !
2014 - Répugnante
2013 - Les complotistes
2012 - Je déteste les livres de philosophie !
2011 - Le bossu de Clinchamp
2010 - La lumière de Clinchamp
2009 - Les crépuscules de Clinchamp
2008 - Les nuits à Clinchamp
2007 - Les aubes de Clinchamp
2006 - Je suis un oiseau à Clinchamp
2005 - Les rats de Clinchamp
2004 - Les papillons de Clinchamp
2003 - Les richesses de la normalité
2002 - Le Rimbaud des bobos
2001 - Les vaches de Clinchamp
2000 - La folle de Clinchamp
1999 - Mon ego solaire
1998 - Vague Lune
1997 - Ma cabane à Clinchamp
1996 - Moi, IZARRA
1995 - Mais qui donc est Dardinel ?
1994 - La Dame Blanche de Clinchamp
1993 - Le Dalaï-Lama
1992 - Pluie à Clinchamp
1991 - Je suis sexiste
1990 - Les flammes du printemps
1989 - Le rustaud de Clinchamp
1988 - Les larmes d’Amsterdam
1987 - Clinchamp, terre d’envol
1986 - La Joconde de Clinchamp
1985 - Face cachée de Clinchamp
1984 - La clocharde de Clinchamp
1983 - Je suis un extraterrestre
1982 - Clinchamp sous les éclats de novembre
1981 - Clinchamp au bord des larmes
1980 - Les fantômes de Clinchamp
1979 - Les pissenlits de Clinchamp
1978 - Clinchamp : fin et commencement de tout
1977 - Amsterdam
1976 - J’habite sur la Lune
1975 - Secret de Lune
1974 - Les ailes de la Lune
1973 - Voir Clinchamp et sourire
1972 - La pierre et l’éther
1971 - Clinchamp, au bonheur des larmes
1970 - Clinchamp, mon dernier refuge
1969 - Croissant de Lune
1968 - Mais d’où vient donc la Lune ?
1967 - Lune lointaine
1966 - Lune éternelle
1965 - Sandrine, notre voisine
1964 - Rêve de Lune
1963 - Lune des rêves
1962 - La Lune dans le bleu
1961 - Lune ultime
1960 - Les tourmentés
1959 - Clinchamp, paradis des ombres
1958 - Lune absente
1957 - Je raffole des commérages !
1956 - Clinchamp : royaume des humbles
1955 - La Dame dans le ciel
1954 - Palmade : de la gloire au gouffre
1953 - Evasion
1952 - Tatouages, ces marques de faiblesse
1951 - L’égalité est un enfer !
1950 - Repas sur l’herbe à Clinchamp
1949 - Escale à Clinchamp
1948 - Beauté morbide de la Lune
1947 - J’ai dormi dehors à Clinchamp
1946 - Les humanitaires sont des parasites !
1945 - Sur les routes de Clinchamp
1944 - Une année à Clinchamp
1943 - Tristesse du printemps
1942 - Bulle de Terre
1941 - Jour de joie à Clinchamp
1940 - L’inconnu de Clinchamp
1939 - Le ciel de Clinchamp
1938 - Les éclats de Clinchamp
1937 - Le voyageur
1936 - Fête triste
1935 - Les antiracistes
1934 - Jean Messiha
1933 - Coeur gelé
1932 - Romantisme de pierre
1931 - La femme est sous mes pieds
1930 - Burcu Güneş, un air léger
1929 - Je déteste les pauvres !
1928 - Quand mon coeur s’allume
1927 - Intègre, entier, râpeux
1926 - Le cheval
1925 - Homme mauvais
1924 - Un trou sous le ciel
1923 - Hauteur de la Lune
1922 - Nulle part, là-bas, ailleurs
1921 - Belle Lune
1920 - Salades lunaires
1919 - Lettre à Reynouard
1918 - MARGUERITE OU L’HISTOIRE D’UNE VIEILLE FILLE
1917 - Récoltes lunaires
1916 - Je suis français de souche
1915 - Lune mortuaire
1914 - Clinchamp, cité des oubliés
1913 - Clinchamp, l’air de rien
1912 - Clinchamp, sommet du monde
1911 - La pollution, c’est la vie !
1910 - Seule au monde ?
1909 - Le Ciel et la Terre
1908 - Lune de haut vol
1907 - La Lune s’allume
1906 - Nuit sombre
1905 - Soupe de Lune
1904 - Puretés raciales
1903 - Lune-pizza
1902 - La grande question
1901 - Amiens
1900 - Pleur de Lune
1899 - Rêve d’amour
1898 - Vive le patriarcat !
1897 - La libellule
1896 - L’eau qui m’éclaire
1895 - Une question de clarté
1894 - La Lune dort
1893 - Les artifices du spirituel
1892 - Lune normale
1891 - Ni chauffage ni travail
1890 - Lune de fer
1889 - Molle Lune
1888 - Insensible aux malheurs des autres
1887 - Mon visage de vérité
1886 - Amante russe
1885 - J’écris
1884 - Lune martiale
1883 - Je suis un incapable
1882 - Lune creuse
1881 - 1975
1880 - L’éclat d’un fard
1879 - Amour impossible
1878 - Femme au foyer
1877 - L’esprit de la Lune
1876 - Ingérence féministe
1875 - Cratères lunaires
1874 - Lune d’effroi
1873 - Lune des chats
1872 - Les athées
1871 - Lune d’or
1870 - Lune carrée
1869 - Lune de miel
1868 - Folle lune
1867 - Jour de joie
1866 - SMARPHONES : abrutissement des masses
1865 - Sombre lune
1864 - Les mouches
1863 - Ma vie simple
1862 - Clinchamp, terre lointaine
1861 - Je suis un conservateur
1860 - Lune de glace
1859 - Le lac
1858 - Qu’est-ce que la beauté ?
1857 - Lune blanche
1856 - Lune de mer
1855 - Lune de feu
1854 - Présence immortelle
1853 - Surprenante Lune !
1852 - L’éclat de la Lune
1851 - Epis lunaires
1850 - L’autre Lune
1849 - L’amie des cheminées
1848 - Lune morte
1847 - Lune Parmentier
1846 - Lune fatale
1845 - Amour céleste
1844 - Grâces et disgrâces
1843 - Ma maison, c'est la Lune
1842 - Poids de la Lune
1841 - La morte visiteuse
1840 - Ma cabane sous la Lune
1839 - Bleu ciel
1838 - Histoire de lune
1837 - Suc de Turque
1836 - Stéphane Blet
1835 - Ciel bleu
1834 - Bonheur de rat
1833 - Redneck
1832 - Sur le rivage
1831 - Attraction lunaire
1830 - Je suis anti-féministe radical
1829 - Mais qui est-il ?
1828 - Je veux des frontières !
1827 - Les francs-maçons
1826 - Folies lunaires
1825 - Alunir, en un mot
1824 - “Comme ils disent”, chanson d’Aznavour
1823 - Lune tiède
1822 - Globe de rêve
1821 - Effroi
1820 - Vangelis
1819 - L’air de la Lune
1818 - La campagne
1817 - Lune tombale
1816 - Les cailloux
1815 - Je déteste Paris !
1814 - Boules de neige
1813 - Je n’ai pas peur
1812 - Parler vrai
1811 - Les hommes simples
1810 - Quand la Lune panse
1809 - Régine : extinction d’un feu
1808 - Morte veilleuse
1807 - Coeur de pierre
1806 - Noir
1805 - Mystère de la Lune
1804 - Jackson Pollock
1803 - En pleine lumière
1802 - Harmonie des sexes
1801 - Dix ans dans l’azur
1800 - Pluie d’avril
1799 - Le gueux
1798 - Les pommes de pin
1797 - Voyage vers la Lune
1796 - Mystère d’une nuit
1795 - Une lumière turque
1794 - Sans coeur et avec écorce
1793 - Envolé !
1792 - Galante ou l’abcès crevé
1791 - La lumière du Bosphore
1790 - Claude Monet
1789 - Rat aristocrate
1788 - Ukraine : sortez de vos ornières mentales !
1787 - Tranche de ciel et plumes de la Terre
1786 - Les sots écolos
1785 - L’astre turc
1784 - L’Ukraine, je m’en fous totalement !
1783 - Vive la guerre !
1782 - Réponses à un coatch
1781 - Droite pure
1780 - Vains hypersensibles
1779 - Mes valeurs vives
1778 - Le secret
1777 - Force et lumière
1776 - De l’herbe à l’aiguillon
1775 - Jusqu’à la mort
1774 - Zemmour et les journalistes de gauche
1773 - Dur et juste
1772 - La flamme et le marbre
1771 - Mon chat est mort
1770 - Les frères Bogdanoff
1769 - J’ai rêvé de Natacha
1768 - Technologie
1767 - Vers la Lune
1766 - C’était la guerre
1765 - La “tondue de Chartres”
1764 - Dans le métro
1763 - Naissance d’un virus
1762 - Zemmour est-il un de Gaulle ?
1761 - Je suis grand
1760 - Jour de gloire
1758 - Une muse du Bosphore
1758 - Je suis un extrémiste
1757 - Les éoliennes
1756 - Femme terminale
1755 - Autoportrait
1754 - Je suis un sanglier
1753 - Faux fou
1752 - Les affaires
1751 - Octobre
1750 - Le fantôme
1749 - Les écrivains
1748 - Sauvez la France !
1747 - Mes sentiments de pierre
1746 - Une araignée raconte
1745 - Un coeur clair
1744 - Phallocrate
1743 - Les vaches
1742 - Les faibles sont mauvais
1741 - Les sans-visage
1740 - Le trouillard de gauche
1739 - Léonard de Vinci enfant
1738 - Mes froideurs sublimes
1737 - Le romantisme, c’est la décadence
1736 - La Joconde
1735 - La tour Eiffel
1734 - Le Soleil
1733 - Une boule de mystère
1732 - Les masqués
1731 - Burcu Günes, l’or turc
1730 - Léa Désandre
1729 - Le père Dédé
1728 - “Blanc lumière” de Pollock
1727 - Les kikis et les cocos
1726 - Les funérailles de Belmondo
1725 - Pôle Sud
1724 - Vierge au mariage
1723 - La forêt
1722 - Le réveil des clochers
1721 - En septembre
1720 - Extraterrestre
1719 - Ni cagoule ni sérum
1718 - L’astre des morts
1717 - L’idéaliste
1716 - Un ange noir pour les Blancs ?
1715 - Trois heures du matin
1714 - Dur et vivant
1713 - Homme des bois
1712 - De flamme et de sang
1711 - Mes bas potentiels
1710 - Je suis un anti-progressiste
1709 - Eléonore et les Noirs
1708 - Eléonore et les Juifs
1707 - Une française
1706 - Femme d’idées
1705 - Joie de vivre
1704 - Auteur de rêves
1703 - Raison féminine
1702 - Vieillard
1701 - Face de France
1700 - 1789
1699 - Adieu, France
1698 - Célibataire
1697 - L’envers vert
1696 - Avant la chute
1695 - L’aube d’Ève
1694 - Amour raté
1693 - À vue d’homme
1692 - Le loup et l’agnelle
1691 - Têtes à corps
1690 - Trêve de la nuit
1689 - L’été
1688 - L’hiver
1687 - Les âmes de la forêt
1686 - Enfin libre !
1685 - Je vis sans masque
1684 - Enfants du monde
1328 - Je suis apolitique
115 - Le cygne
114 - Le spleen de Warloy-Baillon
113 - Les visiteurs
112 - La Lune
111 - L’amant des laides
110 - Mémoires d’un libertin
109 - Une existence de pompiste
108 - Lettre à mes amis des listes sur Internet