Je déteste les grosses vaches. Je suis un vrai prince qui garde sa dignité
: uniquement attiré par les femelles minces, si possible aux énormes cervelles
explosives.
Quant à ma généreuse crinière de lion cosmique aux crocs ruisselants de
bave argentée, elle s’auréole automatiquement de lumière savanesque pour les
plus fringantes autruches.
Je ne me prosterne pas aux pieds des femmes comme un minable gueux sans
valeur, moi je suis un seigneur et ce sont elles qui viennent me supplier de
leur foutre illico presto mon énorme plume d’auteur-conteur-interprète dans leur
joli trou à oeufs !
Mes grosses poires à jus pleines d’écume gluante de vrai carnassier
sophistiqué sont exclusivement réservées aux bichettes à taille fine, les
autres, les éléphantes à la panse comme des saucisses allemandes, qu’elles
passent leur chemin ! Aucune truie ne savourera ma longue merguez parfumée au
piment d’Espelette, seules les belles petites belettes au corps svelte auront
droit de recevoir ma paire de rognons étincelants dans leur adorable cruche de
pondeuse.
Mon système intellectuel de taureau carbure aux femmes qui ressemblent à des
fées, non aux coches engraissées d’ordures dans nos campagnes sans finesse. La
pouliche des cités antiques grecques, tel est mon idéal de femme, c’est vraiment
ça qui fait durcir comme le roc les muscles de mes côtelettes viriles jusqu’au
fond de leurs culottes bordées de dentelles ! Les petites chamelles aux flancs
délicieusement étroits me feront toujours plus d’effet que les lourdes cochonnes
aux chairs gargantuesques dilatées par la redoutable graisse campagnarde !
Une génisse qui broute le tendre gazon de sa cambrousse m’inspire plus de
respect que l’ample madame humaine qui se goinfre de fritaille trempant dans
l’huile de colza. La ruminante quadrupède et cornue donne de la bouse
merdeuse et c’est encore utile pour l’équilibre super rigolo de la nature,
tandis que la dame beuglante aux bourrelets se gavant de patates molles en
friture, elle ne donne que des soucis à son mari dépité qui la taxe de pute
adipeuse.
Regardez donc mon impressionnante banane verte agrémentée de ses pesantes
noix de coco remplies de bonne confiture visqueuse de nénuphar : c’est pas du
lait de guimauve-à-chiottes ça !
Voilà le résultat glorieux, magnifique et sain de la vue de ces demoiselles
bien faites qui ne bouffent pas des sandwichs bourrés de fromages américains
pour ensuite enfler comme des vaches normandes !
Alors donc si une de ces gentilles poulettes à peau de miel et aux formes
linéales que j’aime tant a envie que je lui enfile ma corne de gladiateur
endurci bien à fond dans sa taverne à passagers clandestins, qu’elle n’hésite
pas à me faire une demande, j’y répondrai certes avec une authentique fureur
névralgique mais aussi avec grande capacité d’extrapolation, surtout si elle
possède une paire d’outres aux arrondis séléniens pareilles à celles des
mammifères.
Les sacs à patates, abstenez-vous de prendre contact avec moi.