La véritable misère selon moi c’est de manquer de soleil intérieur, non
de blé dans l’assiette ou de vin dans la tête.
Ou même de blé tout court.
Les SDF, clochards et autres laissés-pour-compte de notre société
matérialiste souffrent avant tout de mépris, de solitude, de
non-considération.
Ce qui leur faut en priorité, c’est de l’affection, de la chaleur intime,
des mots tendres, des regards aimables, du partage. L’argent passe au second
plan.
Donnez avec un oeil sévère, un visage dur, des paroles venimeuses, des
allures hautaines un billet de 100 euros à un de ces hères de nos rues : son
repas sera abondant mais aigre. Il aura toujours faim.
Faim d’amour.
Offrez-lui un simple bol de riz avec votre sourire pour tout accompagnement
et juste un peu d ‘eau claire pour seule ivresse, il sera gorgé de
satisfaction parce que son festin sera spirituel.
Voilà bien des banalités certes, mais tellement vraies, tellement
évidentes que beaucoup de gens semblent les avoir oubliées. Derrière la détresse
économique des sans-abris, qui n’est que pur inconvénient d’ordre technique, il
y a une indigence plus immatérielle.
Le défaut d’aliments, je le clame encore et toujours, c’est désagréable,
très inconfortable, et même souvent très dur. Mais se réveiller le matin avec
quelques centimes en poche et se coucher avec le coffre vide est encore très
supportable au regard de la famine affective. Et
quand j’évoque des “ventres-creux” c’est loin d’être dramatique car en France de
nos jours nul ne meurt d’avoir jeûné.
L’absence de fraternité, la carence sociale, le sentiment d’abandon, cela
détruit véritablement l’individu, lui ôte l’envie de vivre et même lui coupe
tout appétit, ce qui fait que celui qui ne reçoit pas sa dose de sympathie
humaine a de moins en moins envie de se remplir la panse.
Preuve que le bipède est fait d’esprit plus que de chair animale.
Nos froides structures républicaines dédiées à la solidarité, au secours
des démunis, ne sont que des services comptables oeuvrant pour nourrir les
corps, non pour réchauffer les âmes.
Ce n’est pas du pain dans l’estomac dont les tendeurs de sébile ont le plus
besoin, mais de lumière dans le coeur.
VOIR LA VIDEO :
https://rutube.ru/video/1145408111f22ebbf332d14e0486ab43/
http://www.dailymotion.com/video/x4fyju2
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