Il frappe à nos portes et fait ouvrir nos fenêtres, se présente comme
une fleur et entre sans façon.
Il s’invite chez nous à l’improviste pour y chasser les ombres de
l’hiver et raconter des histoires légères.
Avec ses poches pleines d’air pur, ses bras chargés de terreau et ses
promesses d’éther, on le laisse s’installer de bon coeur dans nos foyers.
Et prendre racine dans nos jardins.
Sur le front il arbore la blancheur cadavérique des derniers givres,
ses joues sont peinturlurées de vert-gazon et sa bouche bave la liqueur lactée
des laitues. Ha ! il est beau à voir cet Arlequin ! C’est un vrai guignolo,
un boute-en-train des potagers, un rigolo des rues, un clown des
champs, un drôle d’oiseau en vérité !
Toujours parfumé d’herbes fraiches, chaussé de plumes et vêtu de nuages, il erre, musarde, vagabonde entre demoiselles évanescentes et moulins à
vent, dentelles et azur, caves et greniers.
Il est tout à la fois la sève, le suc, le sel et le sucre de la
vie.
La fin de nos problèmes et le commencement de tous nos
désirs.
Ce diable de cornichon au regard cérulescent, cet infatigable danseur
des prés à la tête de genévrier, aux pieds de biche et doigts de grenouille, aux
cheveux défaits et allures de pissenlits, vous l’avez tous reconnu, c’est bien
évidemment l’printemps !
VOIR LA VIDEO :
https://youtu.be/eqlhG_f1a28
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