Ils parlent avec gravité de l’entreprise qui les emploie, sont prêts à se
battre comme des chiffonniers pour défendre leur place, espèrent voir la
progéniture hériter de leur chance de salariés, pleurent à l’idée de perdre leur
situation, souhaitent la mort des patrons qui les licencient...
Pour ces animaux l’emploi représente tout.
L’unique salut qu’ils reconnaissent est l’accès au mode de vie standard
mettant à l'abri des privations matérielles superflues. Le chômage est leur
enfer, le salaire la récompense suprême de leur existence de minus.
La sainte paye, endorphine mensuelle permettant de combler les rêves
matérialistes les plus ineptes : rembourser quelque ignoble maison Phénix,
partir en vacances chaque été, ne jamais manquer de canapés, de vérandas,
d’automobiles lustrées, renouveler régulièrement portables, télévisions, i-pad,
remplir quotidiennement le frigo de bidoche, de yaourts, de coca-cola...
Ils prennent tellement au sérieux la religion qui les engraisse qu’ils se
suicident dès la trahison de l'employeur, la fermeture de l'entreprise ou la
perte de clients. Incapables de vivre hors des auges, ils préfèrent la mort au
déshonneur.
Ils ont leurs héros, leurs martyrs, leurs cathédrales et leur Verdun :
FLORANGE, MOULINEX, RENAULT, MARC THIBAULT...
Ces noms gravés dans les coeurs assoiffés de justice consumériste, inscrits
sur les frontons de la conscience dupontesque sont désormais entrés dans
l’Histoire des minables.
VOIR LA VIDEO :
https://rutube.ru/video/6a57bf3f2d7a845dfe2a7e37c50076f6/
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