Mon voisin répond - voir texte numéro 1040 “Lettre à mon voisin du dessous" http://izarralune.blogspot.fr/2014/02/1040-lettre-mon-voisin-du-dessous.html - que ma
conception de la poésie est quelque peu rancie et qu’aux lueurs morbides de la
lune il préfère l’éclair magistral du soleil. Il n’a pas totalement
tort.
Ma réponse :
Pierre,
C’est dans les lunaires moisissures du XIXème siècle que le grand IZARRA
brille de ses feux glauques et doux, même s’ils sont périmés pour le
monde.
Le phosphore est mon soleil.
Mais il est bon que les muses se manifestent aux élus à travers leur
diversité. La poésie s’adapte selon la nature, les préférences de chacun. Pour
les uns elle se lève à sept heures du matin comme tout le monde, pour les autres
elle est franchement noctambule. Elle hante ou le caillou ou le diamant. Elle
prend l’apéritif parfois à l’ombre, parfois en pleine clarté, quand elle ne
préfère pas jouer au golf toute seule sur les toits des cathédrales, quelle que
soit la météorologie.
A chacun sa muse.
Moi je ne respire à plein régime que dans les miasmes rances et morbides
d’un XIXème siècle aux fondations délicieusement poussiéreuses, pesantes,
plombées, vétustes, surannées. Ma muse a des relents de formol et de naphtaline,
elle est tout à la fois le pur produit et le contre-produit de l’obscurantisme
du “siècle neurasthénique”, née des rêveries littéraires des hôtes des mansardes
provinciales d’une société où triompha une bourgeoisie étriquée et pudibonde.
C’est mon monde désuet, mon alcôve de fleurs séchées, mon olympe de songes
pétrifiés, mon idéal poétique.
La poésie est partout en vérité, je ne l’ai jamais ignoré.
Depuis les flammes grandioses d’Hélios jusque dans les humbles champignons
de nos caves. Depuis les immatériels octets de mon ordinateur assemblés pour
former de vives pensées jusqu’à la fine limace glissant sur la feuille de laitue
de ton assiette, et que tu faillis avaler. La poésie surgit par enchantement là
où est étonnement, vie, lumière, ombre, mort, laitue et même passoire. Tant que
la pureté domine.
Si sous ton soleil l’air est aussi respirable que sous ma lune, alors va,
et que ses ailes géantes t’emportent en son paradis de flammes et de rêves
flamboyants.
Quant à moi, je reste sous les lueurs blafardes et mélancoliques de la
vagabonde de mes nuits d’insomnies. J’adopte comme une psychose poétique les
plus indigestes clichés du genre.
Et les fonds de poubelles demeureront longtemps encore mes plus chères
sources d’ivresses nocturnes. Une pêche aux trésors effectuée en plein midi, aux
yeux de tous, m’apportant le sel nécessaire de cette vie du XXIème siècle et
fertilisant ainsi mes plus belles nuits izarriennes.
Veilles fécondes qui ensemencent l’Univers de beauté.
SIGNÉ : ton rat du dessus.
VOIR LA VIDEO :
https://rutube.ru/video/e60885446c7aa545a5280fa97c27288a/
http://www.dailymotion.com/video/x1ev9w2_reponse-a-mon-voisin-du-dessous-raphael-zacharie-de-izarra_news
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