Tous les peuples sont beaux, tous les peuples sont dignes, tous les peuples sont grands.
Le Soleil se lève sur leurs chants, brille dans leurs yeux, se couche sur leurs oeuvres.
Et le clair de lune -qui dans le secret de la nuit rend les hommes authentiques- donne aux peaux multiples la couleur unique du sel et du sucre, de la vie et de la mort, des larmes et de l’amour.
Des pygmées lointains aux géants des mythes oubliés, des hôtes des neiges aux conquérants des sommets, des nomades les plus crasseux jusqu’aux princes des sables, tous regardent vers le ciel.
Les rêves de toutes les races sont les rêves des dieux.
Les ethnies qui entre elles échangent mais ne se mélangent pas demeurent en paix : leur force et leur richesse ne sont pas dans leur fusion mais dans la préservation farouche de leurs différences.
La gloire de ces sangs étrangers est non pas dans leurs ressemblances mais dans ce qui les distingue.
Chaque souche a son âme, chaque espèce ses fruits, chaque forêt ses légendes, chaque royaume ses astres.
L’orgueil des branches humaines n’est pas dans leur uniformité mais dans leur singularité : l’habitant de la Mongolie ne goûterait guère au breuvage du danois et le touareg du désert perdrait sa fierté à échanger sa tente contre une chaumière normande...
Si j’estime que l’autre est mon reflet, je ne vois plus l’autre. Et je nie son essence.
Mais si j’admets qu’hors de ma frontière il est noir tandis que je suis blanc, que sa tradition est faite de bois et que la mienne est faite de pierre, qu’il blanchit sa terre et que je fleuris mon jardin, qu’il mange son miel et que je bois mon vin, bref qu’il est mon contraire, alors je le regarde comme un frère de la Terre et non comme un pion, un clone, un être insipide et interchangeable.
L’or des uns, la rudesse de certains, l’intelligence de ceux-là, la simplicité de ceux-ci, l’âpreté des primitifs, le raffinement des civilisés, voilà ce qui donne sa saveur à l'Univers !
En un mot l’étrangeté des fleurs fait la lumière du monde.
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