Ne me parlez pas comme vous parlez à ceux qui vous écoutent, partagent le
foin de votre étable, adhèrent à vos mots tièdes, s'émeuvent de vos sentiments
flasques.
Ne me regardez pas de cette façon complaisante dont vous regardez ceux que
vous croyez aimer parce qu'ils vous ressemblent en petitesses.
Ne m'adressez pas vos amabilités de concierges avides de soupes impérieuses
car je ne veux pas de vos rêves de caniches, de vos horizons fades, de votre
bonheur tranquille de retraités déjà morts.
Me considérer comme un des vôtres, c'est m'offenser. Moi la lave, vous la
bave. Moi le flambeau, vous les loques. Moi le roi, vous les larves.
A force de lâchetés, de paresse, de frilosité, de prudence et de mollesse,
vous vous êtes endormis dans votre laine, enroulés dans vos certitudes d'assurés
sociaux, de vaccinés, de masqués, de conformés...
Et vous ne voyez plus que les quatre coins de votre cadre mental.
La lueur des étoiles ne vous parvient plus, stoppée nette par l'urgence de
vos écrans. La clarté du ,jour n'est plus pour vous qu'un attribut du profit. Le
Soleil, un artifice modulable pour vos espoirs de vacanciers. Enfin, la lumière
de l'intelligence un danger pour le confort de votre esprit pétrifié, névrosé,
soumis, dévirilisé, abêti.
Vous ne me comprenez pas parce que vous avez perdu l'essentiel : votre
flamme d'enfants, votre folie d'humains, votre allégresse d'innocents, votre
liberté d'oiseaux libres.
C'est parce que vous avez mis un voile sur votre humanité que je vous
crache à la face, vous les hommes sans visage !
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