Elle était naïve, timide, fragile, douce et sentimentale. Pétrie de
niaiseries amoureuses à l'eau de rose et au jus de navet.
Une mésange en quête de fleurettes à son image, en somme.
Je suis arrivé en fanfare, plantant à ses pieds mes bottes de guerrier dans
un fracas à faire trembler les géants.
J'imposai ma carcasse à sa vue avec l'ingénuité de ma virile nature
accoutumée aux franches postures. Sans autre façon.
Il y avait de la frilosité dans son regard, de la chasteté dans son
maintien, beaucoup de mièvreries sur sa tête : un chapeau à plume avec des
rubans roses, des dentelles à n'en plus finir, des chichis stupides...
Pour autant, l'oiselle n'était point rebutante ma foi. Et même fort
avenante avec son minois de jeunette et sa gorge vaillante. J'ignore d'ailleurs
si elle en avait conscience.
Immédiatement mis en appétit par ses pulpeux appas, je me présentai à elle comme un conquérant de femelles citadelles et lui proposai de mettre mon art au
service de ses désirs les plus chers.
En fait je m'aperçus vite qu'elle attendait de moi moult jolies paroles
creuses et sottes romances verbales destinées à l'étourdir de fadaises galantes
et autres illusions dorées, tandis que je voulais simplement me hisser à la
hauteur de ses monts et merveilles, m'y attarder un peu, enfin lui fracasser
l'hymen et m'en retourner à mes honnêtes occupations de bûcheron.
Aussi dus-je, afin de lui faire comprendre mon dessein, la faire taire
d'un rugissement et lui expliquer en quelques termes brutaux mes mâles espoirs à
son égard.
Surprise ! Elle ne se fit pas prier et m'octroya sans tarder les privilèges
de sa fleur, innocente encore.
Bien lui en prit ! La pâquerette insipide, au contact de mon cuir de machiste,
est devenue une délicieuse ortie à déguster sans pincettes.
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