Le jour, ils sont les refuges de ce qui vole et chante, les points d'ancrage
des âmes voyageuses, les terrains de jeu des enfants aussi légers que les
oiseaux.
La nuit, ils se transforment parfois en spectres qui effraient les égarés
solitaires.
A l'aube, quand on les brûle, bien secs, ils redonnent espoir aux rêveurs
qui se réveillent comme aux frigorifiés qui rentrent chez eux, ravivant la
flamme de l'âtre et apportant de la lumière dans le foyer.
Les arbres ont l'écorce dure et les racines profondes des êtres
d'envergure. Leurs bras, vastes et augustes, étreignent les siècles.
Indifférents aux brises qui passent, indolores, seules les tempêtes sont à la
mesure de leur destin.
Pleins de sagesse et de majesté, ils adressent au ciel leurs pensées
immémoriales. Et laissent à la terre leurs feuilles fertiles, aux sangliers leurs fruits
amers et aux hommes leurs trésors sucrés.
Ces vaisseaux immobiles naviguent en silence dans leur océan de mystère
avec des lenteurs de géants endormis.
Et quand ils ne se fracassent pas contre le sol, de temps à autre, ils
vivent encore longtemps après nous qui les voyons résister aux décennies, pour
plonger dans des futurs hors de notre portée.
Comme s'ils partaient à la découverte d'un monde lointain. Afin, du haut de
leurs branches vertigineuses et de leurs troncs sans âge, de se mesurer à
l'éternité.
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