Mon asile est fait de rêve et de poussière.
Mon véritable foyer est loin de vos horizons de bovins et de vos raisons de
brutes. Vous les gens de la Terre, vous êtes trop étrangers à mes vues
sidérales, trop ignorants des réalités subtiles, trop proches de vos semelles de
plomb.
Vous êtes bêtes sur votre plancher des vaches et je suis brillant sur mon
tapis de régolithe !
Vous êtes enracinés dans votre sédentarité de Terriens, enlisés dans vos
certitudes de balourds, embourbés dans vos bottes de boeufs tandis que moi,
j'habite sur la Lune.
Je m'allège et vole dans l'éther lunaire, pendant que vous cultivez des
enclumes et que vous vous enivrez de pot-au-feu !
Moi, sur mon sol de peu de pesanteur, je plante les graines de ma plume et
récolte le pain aérien de la joie la plus éthérée.
J'en fais un mets de choix pour mon âme de roi.
Depuis que je suis l'hôte du satellite, je ne vous entends plus meugler
dans vos petitesses de lourdauds en troupeaux et de boulets au boulot !
Vous ne songez qu'à peser encore plus lourd, qu'à devenir de plus prospères
épiciers, qu'à sortir de vos têtes des pensées plus épaisses et de vos poches
des billets plus gros ! Hermétiques à ma lumière, vous sombrez dans vos
pesanteurs de pré-retraités déjà morts !
Pendant ce temps je dors et fais fructifier mon bien immatériel.
Sur mon astre, je me situe plus haut que vos oeuvres de béotiens,
poursuivant inlassablement mon chemin de gloire dans le ciel incorruptible de la poésie.
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