Je ne sais d'où sort Dardinel.
Mais il est là, tel une boule de terre qui soudain tourne au-dessus du peu
de ma tête restant en l'air. Et ma bille aux traits pleins d'éther demeure béate
d'étonnement face à cette bulle aux allures d'enclume. Comme un fil de fou, un
vent de feu, une ombre de loup, il me suit partout où je vole, monte et
m'étends.
Il est l'incarnation du flou, de l'incertitude, des vagues réflexions de
l'eau dans les reflets de ses propres idées : le recyclage le plus aérien
possible des heures perdues à ne rien faire. Ne serait-il pas issu de quelque
vapeur de la brume qui cherche à se faire plus légère que ma plume ?
Dans cette affaire, d'ordinaire Dardinel ne dit rien. Il préfère le ciel du silence à la
mer des palabres. Son mystère est abyssal ! Et son habit sale est austère. En
effet, ce clown sérieux a de la poussière dans ses artifices. C'est un vagabond
des chemins sans fin...
Mais c'est aussi une tartine, on dirait bien.
Une figure étalée, une peinture feinte, une aventure filante... Ou
peut-être un rêveur de fer qui lit dans mes pensées de verre.
En tout cas, il m'épate, le télépathe !
En fait, il ressemble à la Lune voilée de mythes, semée de cratères et couverte de régolithe. Il en a tous les stigmates : la mine, le caractère, le visage, la partie cachée... Et l'art de rigoler qui va si bien avec, vous savez, cette fine couche d'esprit qui colle aux semelles, là haut dans la sphère supérieure...
Enfin bref, ce Dardinel qui vient de nulle part est une foutue tranche d'écu, une tronche toute crue, une poire à purée, une sacrée tarte à part !
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