Je fis
une fleur de papier qui fut prise pour une pièce en or (je fais référence ici au "Rêve de Bismarck" signé "Jean BAUDRY").
Avec cet écu de
fumée je me payai la fiole de quelques doctes chimpanzés en jabots, pétrifiés de
certitudes intellectuelles. Des sortes d'exégètes au nez rouge exécutant leurs
augustes numéros dans des tribunes d'universités. Mais j'eus aussi un hochet
autrement plus animé que ces statues austères blanchies de mortelle
poussière.
Un authentique
clown du cirque médiatique, au visage vraiment pâle, nommé
NABE.
Le Gugusse remua
bien la feuille de toc, fat comme un coq.
IZARRA ria de sa
farce, incrédule face à tant d'âneries de la part d'érudits. Et eux, sots
lecteurs de BAUDRY la baudruche, persuadés de respirer le pur éther de leur
étoile d'artifice, s'enivrèrent de vide.
Nul ne voulut
prendre au sérieux la perle du facétieux faussaire, alors qu'ils avaient déjà
tous avalé les navets de Rimbaud sans jamais daigner les accompagner d'une once
de doute ni accepter d'y ajouter un seul grain de sel
humoristique... Ils préférèrent se faufiler sans filet dans la fosse au faux !
Hésiter aurait été la preuve de leurs propres limites. Autrement dit celles de
leur menteur favori, le poète aux grandes guirlandes. C'est qu'ils se prennent
réellement pour d'infaillibles anguilles, ces andouilles de la vérité
!
Allez, hop ! Un
Bismarck à se coller illico dans le fusil ! Pan ! Dans la panse ! Boum ! Dans
la pomme ! Légume ou enclume, ça passe tout pareil ! Après l'horoscope, le scoop
! Miam-miam la bonne plume ! Et zéro boule au ventre ! Ho ! que c'est bon ça
madame ! Du bon Rimbaud à la sauce mythologique ! Ce goût de flotte, ces arômes
de néant, ces atomes de talent... Et cette sensation de rien ronflant qui fait
tourner les têtes creuses, et que l'on examine avec les mêmes coquetteries
précieuses qu'un vin rare sous les projecteurs des soirées
huppées...
Ha ! ce vertige
intime issu du vent innommé des hauteurs imaginaires... Si l'amateur de
découvertes de portes ouvertes est un imbécile inné, le lettré dénué d'illumination
l'est tout autant.
Un peu coriace la
pipe du prussien, mais au moins ça a la saveur âcre du vrai plus dur que nature,
n'est-ce pas l'essentiel ? Le leurre n'est pas admis du haut de leurs perchoirs,
cela ne peut être que du pain chaud et rien d'autre ! IZARRA serait le boulanger
de ces roulés dans la farine ? Allons bon ! Va pour un fromage, mais un Rimbaud
en guimauve, non, impossible ! Pas lui, pas ce papillon malicieux qui s'amuse à
renverser des pachydermes !
En terme d'image,
quelle naufrage pour la rimbalsphère...
Bref, Rimbaud est
le chouchou des gogos. C'est aussi ma pire rage d'ailé sans
fard.
Le Rimbaud des
bobos est un attrape-nigauds qui ne fait pleurer que les pigeons de
Paris.
Il est le héros
des pouilleux en vogue et des mondains statiques. Et la terreur des intemporels concierges.
On me transperce, me perfore, m'empale quand j'ose les mots qui font moche mais qui pourtant sont justes !
Moi, face à cet
endormeur d'idéalistes boutonneux, à ce réveilleur de noctambules guindés
et charmeur de vagues dingues, je ne sors que l’épée du
rire.
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