Au coeur de la ville, je ne rêve que de mon bosquet perdu dans la
campagne.
Lassé des néons et des mensonges de la cité, je ne pense qu'à me réfugier
dans la pénombre et la fraîcheur de mon petit bois. Loin du tumulte et des feux
artificiels de la Babel électrique, informatisée, aseptisée, mon âme se repose
sous les frondaisons de l'humble sylve, enfin libre, déliée des obligations de
la sécurité, des servitudes du confort, des indignités des facilités.
C'est lorsque je m'expose aux morsures de la nature, aux épines des
broussailles, aux dangers de la vie sauvage, que je suis pleinement heureux. Et
non pas lorsque je suis prisonnier d'une bulle protectrice de béton parsemée
d'écrans. Les éléments âpres qui griffent ma peau ne sont d'ailleurs point des
périls mais au contraire des moyens de m'alléger pour mieux m'envoler vers le
bonheur brut, simple et vrai cher aux rats des champs.
Je n'ai besoin ni de pommade, ni de masque, ni de casque pour affronter le
jour, le vent, la pluie, et m'étendre dans l'herbe, sous l'azur.
Et si la grêle, la ronce ou la pierre me blessent, ces cadeaux du sort
seront pour moi des bénédictions qui feront palpiter plus fort ma poitrine,
vivifieront mon sang, pimenteront mon quotidien, me forceront à ouvrir plus
grand les yeux sur les éclairs et trompettes de la merveilleuse Création.
En tous lieux le Cosmos chante et danse au-dessus des êtres. Il caresse et
brûle, effleure et frappe, berce et réveille les hommes qui osent se lever et
marcher sans peur, débarrassés de leurs chaînes.
Au fond de mon taillis, couché sur l'humus, je viens retrouver l'ombre
apaisante des arbres et la rigueur tonique de tout ce qui me pique.
Pour me rendre plus vivant encore.
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