A Clinchamp, l'amour est à l'image des vaches, du ciel et des champs :
incarné, aussi brumeux que terreux.
On s'y aime tout en chair, avec peu d'esprit et beaucoup d'heures perdues à
ne rien se dire.
Les flammes du coeur là-bas s'expriment comme des pierres qui
s'entrechoquent en crachant des étincelles. Ca brûle ou ça rate. A moins que
tout ne stagne pour retourner dans la tiédeur des dimanches pleins de mortelle
torpeur...
Eprouver de la lumière intérieure dans ce village où les vivants sont comme
des défunts, si loin de tout, si proches des tombes, entre l'anonymat et
l'oubli, c'est s'élever au-dessus des étables, des fossés et des pâquerettes, le
temps d'un vertige brutal et éphémère où l'âme locale, parfois, s'envole plus
haut que les petites gloires du quotidien.
Pour aller effleurer un mirage à l'horizon, une clarté hors du monde, une
étoile dans l'infini.
Les corps qui se mêlent au fond de cette cambrousse sont des histoires sans
témoin qui ponctuent les jours indolents des hommes et des femmes sans
visage.
Se donner l'un à l'autre en ce pays qui n'est ni ce siècle ni Paris, c'est
partir un peu, rêver dans les herbes, approcher les loups, se mêler aux
pesanteurs du passé, atteindre des lendemains irréels et se réveiller avec les
draps légers comme des plumes en serrant une enclume de bonheur entre ses
bras.
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