Quand tout est mort à Clinchamp et que plus rien n'est à attendre, quand le
ciel devient l'égal des champs et que l'azur a le même poids que les vaches dans
l'oeil du visiteur revenu de tout, quand à force d'ennui et d'inertie la lumière
des hauteurs vaut autant que la poussière des chemins, il reste les
oiseaux.
Pour ne pas tomber plus bas, pour continuer à espérer pouvoir s'envoler,
avec ou sans eux.
Les volatiles de ce trou mortel, aussi ternes soient-ils, sont les derniers
témoins de ce bout de la terre à nous montrer la voie royale : celle du voyage
vertical.
Au-dessus des dimanches de plomb de cette contrée pétrifiée, des têtes
étriquées des habitants de ce village et de leurs sabots prisonniers d'habitudes
sans issue.
Ces êtres d'ailes et de plumes sont les seuls capables de se hisser jusque
dans les rêves ultimes de ceux qui demeurent sempiternellement englués dans la
vase des jours tous pareils et le vide sidéral des nuits sans espoir.
En effet, corbeaux et autres messagers des nuages s'éloignent des communes
pesanteurs pour parcourir le firmament champêtre de ces lieux où vont et
viennent humains et bovins, afin de rejoindre, là-haut, leurs secrètes pensées,
précieux sentiments d'hommes et de bêtes, et leur en ramener la suprême essence.
Sous forme soit de chant rauque, soit de flamme onirique.
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