Un soir, à travers un trou dans les nuages, j'aperçus une tête. Captai un
regard. Sentis une présence étrange, un visage au loin, un oeil sur moi.
Je crus qu'il s'agissait d'un maléfice, d'un sinistre présage, d'un envoyé
du malheur.
Avant que les nues agitées ne dissimulent l'apparition.
Cette face furtive était-elle de feu ou de glace, de joie ou de mort, d'or
ou de misère ? Venue du ciel ou de quelque abîme ?
Je frémissais sous le vent d'automne, perdu dans mes inquiétantes rêveries.
Devant moi, des terres de ténèbres. Au-dessus, le vertige nocturne, avec des
promesses de brumes et d'aube sombre.
Tandis que minuit sonnait depuis un clocher lointain, je voulus tenir le
siège de ces heures de plomb jusqu'au matin, ivre de solitude et de mélancolie,
dans l'attente de la survenue d'un mystère.
Sur mon dos pesait l'invisible intrus qui m'observait derrière le voile
céleste. Il me scrutait, suivait mes pas, épiait mes moindres gestes. Il se
tenait hors de ma vue et pourtant il était là, nulle part et partout à la fois,
effleurant ma joue comme un feuillage discret, m'étreignant de ses bras de
fantôme, m'enveloppant de son souffle imperceptible, m'envoyant ses intentions
sournoises...
Je demeurai toute l'éternité de cette nuit dans une grande perplexité,
entre délicieux effroi face à l'inconnu et franc espoir de lumière.
A l'aurore, alors que le temps venait de s'éclaircir, je me rendis compte
que j'avais tout simplement été touché par un éphémère clair de Lune.
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