Ce qui entre par ma fenêtre, ce qui sort de l’ordinaire, ce qui se passe hors d’ici, ce qui arrive loin de chez moi, voilà ce qui m’intéresse. Entre les deux bouts des trous, aux extrémités de l’ailleurs, par-delà les simples vues.
La politique n’est point mon affaire.
Je jette des marguerites dans l’infini, cornichonise les tuyaux bouchés, disloque les asticots, tire-bouchonne les coquilles d’escargot, distends les réseaux de rigolos, récupère les anoraks, accapare les rares rats et prépare mes escapades...
Mais ne fais pas de politique.
Insensible aux programmes présidentiels, allergique aux frontons des mairies, rebelle aux bulletins de vote, je pars à la pêche aux étoiles armé de ma lyre et abreuvé de mes rêves de cosmonaute. De planète en planète, je vais et je viens afin que mes pieds soient encore mieux séparés des pommes de la Terre.
Je suis sérieusement apolitique.
Doutant des hommes publics, je cherche les bénéfices du rire, les marges qui débordent, les berges des mares, les canards qui démarrent. Au bord de moi, je bois pour être ivre. Et vole de bois en bois.
Mais jamais ne me pique de politique !
Pour mes dimanches pleins de promesses et autres jours de la semaine vides de biens des choses, j’ai mon astronef en vue, ma canne en poche et mes cimes en tête. De quoi voir trente-six chandelles en l’air et quelques urnes au sol...