Les fantômes ont des raisons d'être qui ne sont pas les nôtres.
Et si nous ne croyons pas tous en ces causes imprécises, cela a peu
d'importance : nous les voyons surtout depuis nos épaisses lunettes d'incarnés,
ce qui les rend encore plus vagues aux yeux des sceptiques.
Ces blanches fumées ne sont préoccupées que par leur évasion, leurs vapeurs
et leurs intemporelles ailes.
Loin des lourdeurs et incrédulités des ânes rationnels.
Ces âmes sans plus de corps sont indifférentes à nos certitudes de myopes
mortels.
Que les uns les perçoivent de leurs prunelles charnelles ou que les autres
les prennent pour des mirages, elles ne font que passer sous leur nez, errant
entre brèche tombale et ombre céleste, en quête d'un peu plus de clarté, de
siècles en histoires, de caves en greniers, de pierres en prières.
Ces voyageurs intérieurs n'ont nul besoin de Soleil mais de lumière, ils
manquent non de chaleur mais de hauteur, réclament plus d'aube que de flamme,
cherchent non pas le centre du monde mais la porte de l'infini.
Ils vont et viennent ici-bas comme des pensées perdues dans le flou, mais
ne rêvent, au fond d'eux-mêmes, que d'oraisons légères et d'horizons plus clairs.
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