Je suis étendu sur l'herbe dans un parc.
A proximité, un juvénile abruti hyper-connecté est avachi sur son IPHONE.
Au-dessus de moi, l'immensité de l'azur plein de clarté, de beauté et
d'intelligence divine.
De l'écran dans lequel s'aliène l'ânon bipède, émanent des flux de
sottises. Du ciel dans lequel plonge mon âme, abondent des flots de
lumière.
Le légume humain non loin de moi s'abreuve sans limite de vacuités, isolé du
reste du monde par un casque entre les oreilles, tandis que je bois l'océan
céleste directement à la source. Et je m'émerveille de chaque cumulus qui vogue
dans cette mer d'éther, m'envole vers ces nuages aux visages changeants, voyage
sur ces navires de blancheur et m'élève dans mes pensées aériennes...
Pendant ce temps, l'animal toujours absorbé par les incessantes stupidités
débitées par son rectangle miniature, se vide la tête, se coupe du jour naturel,
des fleurs qui l'entourent, de ses semblables ayant encore les yeux ouverts, ne
respirant plus que l'air vicié de son univers virtuel.
Il s'assèche, se rétrécie intérieurement, perd le contact avec le réel,
s'enlise dans ses sables en deux dimensions, s'égare dans ses espaces irréels,
s'oublie dans le néant des insignifiances sortant de son appareil.
Et moi, enivré de mes hauteurs, repus de bleu, allégé par la joie,
débordant de vie, je me lève et telle une flamme vive, un oiseau de feu, un vent
fou, m'en vais écrire un hymne au Cosmos, la plume fertile, le coeur
brûlant.
Depuis le début, l'autre n'a pas bougé d'un poil. Avec ses allures de
larve, il demeure figé dans une position régressive. Encore jeune et déjà mort.
Dompté par la lucarne de son portable.
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