Elle est un cauchemar qui chasse les rêves insipides.
Une tête de défunte dans l'empyrée, un éclat mortuaire à trois heures du
matin, un front funèbre qui veille sur les égarés, une lueur glacée dans la nuit, un crâne phosphorescent éclairant les amoureux aux
coeurs morbides.
Sa face de citrouille enflammée fait pâlir le monde. Et jette sur les hommes
une lumière de mort qui donne à leur peau un aspect de cadavre.
La Lune est une sépulture où gisent les pensées folles des sots -ou les
pensées sottes des fous,- et où grouillent les vers plats des poètes sans
imagination.
C'est là que viennent s'échouer les idées les plus fantasques de la Terre,
faire naufrage les âmes déracinées, se faire oublier les fantômes de notre
siècle, s'installer les oiseaux bohèmes en mal de dépaysement.
Et germer les graines fécondes de l'esprit qui produiront des fleurs
étranges nommées "littérature".
Oui, le satellite aux reflets obscurs est un visage effrayant au regard
vague qui attire à lui tout ce qui s'envole de notre globe, je veux parler de
ces choses trop légères pour demeurer sur le plancher des vaches.
Pour faire naître ce texte parvenant jusqu'à vos oreilles, c'est précisément
sur ce sol de silence et de régolithe que vient de se poser ma plume.
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