En voulant préserver son environnement, le fou d'écologie refuse de raser
la forêt superflue. Résultat : la friche envahit son espace vital, la vermine prolifère au
détriment de ses intérêts, les nuisibles prospèrent dans les sillons de sa
bêtise.
Pendant que le loup capitaliste épris de vrai humanisme, celui qui concerne
sa personne et non une idéologie abstraite, bien plus avisé et pragmatique,
coupe judicieusement et sans état d'âme la végétation en excès. Afin de faire
place nette sur la terre qu'il domine et remodèle à sa guise et selon ses
besoins.
L'adepte de la vie crue est un va-nu-pieds qui s'appauvrit pour faire
triompher ses chimères d'écologiste déconnecté du réel.
Le carnassier opportuniste, quant à lui, s'enrichit en transformant la boue
de la Création en or, tout préoccupé qu'il est de son sort personnel, de son
confort, de sa jouissance.
Le bouffeur de verdure croit qu'il est né pour servir Gaïa, pour se faire
l'esclave des éléments, pour se laisser ensevelir par les arbres.
Au contraire l'apôtre de la civilisation sait qu'il a été créé pour être le
roi du monde, pour déraciner le chêne et faire un trône de sa souche, pour
transformer les coins les plus sauvages en jardins paisibles bien carrés, pour
remplacer les épines par des fleurs aux parfums délicats et des fruits aux
saveurs nouvelles.
L'amoureux des herbes folles culpabilise de vivre. Il ne veut laisser
aucune empreinte de son passage sur le globe, ne se reconnaissant nul droit de
faire de l'ombre à la moindre brindille.
Le dévoreur de Soleil, lui, souhaite semer des pyramides à sa gloire jusqu'au
fond des déserts afin que même les galaxies se souviennent de son nom. Il est
sur la planète non pour subir la loi féroce et stupide de la faune et de la
flore mais pour imprimer son génie depuis le sol d'où il déploie ses ailes, jusqu'au ciel s'il le peut. Il considère que ses oeuvres humaines, originales, valent mieux que les banales répétitions de la nature.
Le premier n'est qu'une larve sans avenir qui par adhésion aux idées en
vogue se voue au néant. Le second est un papillon rayonnant qui par amour de
son essence divine brise les illusions de son siècle pour accéder à
l'éternité.
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