Je connaissais Madame Junon de nom.
Je savais, par les rumeurs, que cette superbe célibataire arborait des
appas fracassants, ce qui, irrémédiablement, attirait à elle maints prétendants
plus ou moins honnêtement inspirés, mais surtout assez maladroits puisque pas un
n'avait pu accéder à ses trésors convoités.
Le jour où elle me reçut dans son salon, je fus immédiatement ébloui par sa
gorge solaire. Cette créature méritait, de toute évidence, des feux de qualité.
Aussi, du haut de ma noble sensibilité d'aristocrate, trouvai-je judicieux de
lui destiner mes ardeurs naissantes.
La sachant lassée des assauts répétés, frontaux et sans surprise de la gent
masculine, trop habituée à recevoir d'incessants et pesants hommages à l'endroit
de ses deux opulences, je me fis un devoir d'agir en contournant les grossiers
écueils attendus.
Ne redoutant point d’employer les grands moyens à ma portée afin de la
séduire en finesse, je lui proposai de m'accompagner nocturnement pour doctement
étudier les beautés cosmiques du radieux ciel d'août.
Naturellement ouverte aux sciences naturelles, curieuse des mystères de
l'astronomie, elle accepta mon enseignement, enchantée par la perspective de
cette sortie sous les étoiles.
La nuit suivante nous nous retrouvâmes sous la voûte céleste. Là, je lui
désignai solennellement la Voie Lactée. Extasiée face à ces merveilles
stellaires, elle ne voyait plus les lourdeurs terrestres. Emportée par les ailes
de la découverte, oubliant les pudeurs de la civilisation, elle jubilait, se
perdait dans le firmament, le regard égaré dans l'infini du Cosmos...
A peine se rendit-elle compte que je venais de l'enlacer. Les heures qui
suivirent furent pour moi un vertigineux voyage dans les profondeurs de son
corsage.
Au petit matin, je me réveillai avec, en guise d'abstraites constellations
dans la tête, près de mon oreiller deux astres lactescents bien
consistants.
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