Souvent, trop las des pesanteurs de la Terre, avide d'horizons clairs et de
silence glacial, je m'endors et m'envole vers mon refuge pétrifié qu'est le
globe lunaire.
Arrivé sur son sol de neige et de plume, je deviens aussi léger qu'un rêve
d'oiseau et je m'évade, porté par mes ailes oniriques.
Alors je parcours ce monde plein de lumière et de mort, de poussière et
d'ennui, de sécheresse et de mélancolie, l'âme paisible, les terrestres
lourdeurs enfin oubliées...
Depuis les mollesses de mon lit, je traverse des paysages âpres, semés de
roches et hantés par d'invisibles présences que l'imagination perçoit derrière
chaque forme, chaque ombre, chaque pierre.
Et je vois des étranges beautés, sens de mystérieuses étreintes, entends
d'inexplicables voix. Comme si je me dirigeais vers un jardin d'olympe peuplé de
poètes et de muses, de bardes et de femmes aux cheveux de fées...
Et je chemine sur Séléné, le coeur illuminé de clartés nouvelles, les
semelles blanchies de régolithe, le sommeil profond.
Je m'enfonce loin dans les espaces inexplorés de la Lune, là où je crois
que l'on m'attend.
Depuis une éternité.
Je poursuis ainsi longuement ma route vers ces sommets de ma conscience
allumée. Jusqu'à ce que je me réveille au petit matin, le front en flamme, les
pieds gelés.
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