On me prend pour un arriéré parce que j'ai rejeté les raffinements de ce
siècle, les mollesses des idées en vogue, les artifices de cette société trop
flasque pour mes hauteurs de marbre.
Je suis effrayant aux yeux des frileux car ma lumière est tranchante, mon
âme radicale, ma poigne martiale. Je pense sans voile, parle avec des mots de
feu, crache des vérités que nul ne veut entendre.
Rares sont les hommes qui, au nom des valeurs que je défends, ont le
courage de ruiner leur image publique en franchissant la ligne fatale séparant
le vrai du faux. S'afficher à mes côtés, c'est renoncer à la respectabilité des
masses, accepter les coups, payer le prix exorbitant de la vraie justice.
M'aimer, c'est brûler. Me haïr, c'est s'endormir dans les limbes de la
tiédeur ambiante.
Celui qui n'ose pas se compromettre sous mon anguleuse clarté ne sera
jamais digne des sommets. Il demeurera dans l'ombre lénifiante où les moutons
paissent en paix.
Pour mériter la gloire des loups, il faut baisser le masque, regarder le
Soleil en face, sortir l'épée.
Dans mon sérail de carnassiers, pas de place pour les brouteurs de pensées
insipides ! Je me montre doux envers les durs mais sans pitié à l'égard des
faibles, brutal avec les brindilles tremblantes, féroce à l'encontre des fétus
de paille.
Qui ne veut pas faire de vague par peur d'assumer l'éclat du ciel,
c'est-à-dire par refus de déplaire au monde, par lâche complaisance envers le
confort de ses jours voués aux mensonges, celui-là récoltera non ma morne
indifférence mais le tonnerre de mes crachats sur son front pâle !
Mes caresses, je les réserve aux astres de ma race, non à ces larves
craintives que je méprise et piétine sans remords ! Aux baisers sucrés, fades et
écoeurants de ces caniches humanistes ayant abandonné leur mâle fierté, je
réponds par la flamme de mes crocs.
Et tant pis pour eux s'ils préfèrent la modernité de leur soumission à
l'intemporelle liberté des messagers de l'azur.
Qui mord me suive !
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