Tandis que mes frères humains restés au niveau du sol comptent les gros écus
de leur petit vécu, calculent leurs cotisations, accumulent leurs points
retraite, attendent une augmentation de leur salaire, chèrement attachés qu'ils
sont à leurs gains épuisables, à leurs termes limités, à leurs pensées bornées,
se vantant d'avoir les pieds bien sur terre, moi je vise l'horizon et plus loin
encore, léger comme l'éther, l'âme remplie d'azur et d'oiseaux, la tête
vidée de tout plomb superflu.
Je n'ai pas de fil à la patte mais de l'éclat dans l'aile.
Né pour monter, voler, étinceler, seules les étoiles brillent à mes yeux
car elles seules sont à portée de mes vues infinies.
Rien d'autre n'a plus d'importance à mon coeur que ce qui dépasse les
astres, touche les constellations, s'approche des galaxies... Pour égaler
l'éternité.
Je n'ai d'aspiration que pour la démesure du firmament.
Et les siècles sans fin qui vont avec.
Je ne suis ému que par le mystère du Cosmos, la profondeur de ses océans,
la beauté de son insondable silence.
Et n'éprouve nulle compassion envers mes semblables bipèdes empêtrés dans
leurs affaires minuscules, ne me sens aucunement concerné par leurs rêves de
rampants, suis parfaitement insensible à leurs désirs mesquins, au contenu de
leur gamelle de caniches, à leur sort de minables épris de canapés, préoccupés
de pouvoir d'achat et n'espérant rien de plus élevé dans leurs existences de tubes
digestifs stupides que des vacances à la mer et les cornets de glace qui les
accompagnent.
Leurs misères et bonheurs au ras des pâquerettes ne m'inspirent que mépris.
Je demeure indifférent aux souffrances salariales et joies matérielles de ces
hommes sans hauteur encore au stade de chenilles stagnantes.
Ce qui se situe au-dessus de ma tête est digne de ma flamme, ce qui brûle
dans le ciel mérite ma chandelle, ce qui palpite dans l'immensité vaut tout l'or
du plancher des vaches.
Le reste n'est que poussière, lourdeurs, petitesses, trésors de larves,
bons à être piétinés.
Vous les attardés, vous aurez droit à ma reconnaissance, à mon respect
lorsque, enfin devenus des papillons, vous me parlerez à égalité, de sommet à
sommet, là-bas loin de vos chaussettes, tout en haut de l'Univers, en pleine
lumière.
VOIR LA VIDEO :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire