Moi j'aime la compagnie des vrais gens, des êtres de chair ou de fer, et
non de vent.
Je suis attiré par ces oiseaux épais, noirs, aux ailes vastes, aux chants
lourds et aux becs fatidiques. Ces porteurs d'histoires vécues gardent leurs
pieds de charbon enracinés dans le réel, loin des fétus de paille de ce siècle
de légèretés, de tiédeurs, de pacotilles et d'idéologies inconsistantes.
Ils rugissent tels des carnassiers et rient pareils à des barbares, ce qui
effraie les mauviettes. Plus proches des sangliers que des caniches, des aigles
que des oisillons, des taureaux que des poulets, ces tempéraments virils font
fondre d'une seule de leurs paroles de feu les guimauves tremblantes qu'ils
croisent sur leur route vertueuse semée de pierres... Dotés d'épidermes d'épines
et non de duvet, ils écorchent tout ce qu'ils touchent.
J'apprécie la proximité de ces hommes qui ont de la bouteille, une
envergure de loup, une haleine de rat et des pognes comme des cailloux.
Avec, sur leur trogne balafrée, le poids implacable d'une destinée.
Véritables têtes brûlées, âmes authentiques, bien trempées, ces ogres en
grosses bottes défendent sans peur leurs idées en roc, et tant pis s'ils passent
pour des hôtes des cavernes et que leurs goûts sont démodés.
Leurs adversaires, c'est-à-dire les mollassons, les trouvent hideux avec
leurs habits déchirés par la vie, leurs coeurs amers et durs salis par
l'expérience et aguerris par l'aventure. Moi je les admire, ces beaux chouans,
ces superbes corbeaux, ces dignes rustauds !
Même s'ils puent, même s'ils se mouchent dans les bonnes manières, même si
répugnants et brutaux ils pissent sur vos semelles et jurent dans vos salons,
parlent fort et vous crachent dessus leurs vérités sans nuance, ils me plaisent
infiniment plus que ces brindilles émotives, sensibles, humanistes et tolérantes
qui ne me destinent que leurs pensées flasques, leurs sentiments fades, leur amitié en toc et leur petite peau délicate parfumée de mensonges, d'artifices et
d'écoeurantes mondanités.
Eux les maudits, eux les épouvantails, eux les affreux Jojo sont mes
amis.
Et vous les détestez, bien proprets que vous êtes sous vos airs
respectables, vous les moutons du système, vous les penseurs autorisés, vous les
esprits encadrés, vous les citoyens rangés, sous prétexte que ce sont des
racistes primaires, des antisémites avérés, des ennemis de votre démocratie, des
anti-féministes assumés, des homophobes sans reproche, des français de souche
attachés à leurs traditions...
Moi je les écoute, moi je les comprends, moi je leur tends la main.
Et je ne crains pas vos regards de vautours, vous qui les combattez à mille
contre un après les avoir banni du forum public, sous couvert que vous êtes
majoritaires.
Je les nomme sans honte "Conversano", "Soral", "Dieudonné", "Ryssen",
"Reynouard", "Faurisson", "Renaud Camus"; "Jérôme Bourbon"...
Moi j'ai le courage de les suivre jusqu'au bout, pour l'urgente, l'unique,
la primordiale raison que vous pensez qu'ils ont tort.
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