Hideux, le regard féroce, ruisselant de haine, le Noir qui me faisait face
incarnait la méchanceté pure.
Je le connaissais de vue et n'ignorais rien de sa détestable réputation.
Aussi l'avais-je systématiquement évité, jusqu'à ce jour funeste où les
circonstances le mirent sur mon chemin.
De près, il n'en paraissait que plus diabolique. Cela se sentait non seulement
à ses apparences mais également aux mauvaises ondes qui se dégageaient de sa
personne.
Son visage sombre aux traits grossiers, effrayant à voir, brûlait comme un
charbon.
Raciste de la pire espèce, il en voulait à tous les Blancs.
Pour l'unique argument que ces honnêtes gens étaient nés avec une belle
peau claire. Bien entendu, il ne revendiquait jamais aussi ouvertement son
absurde et immonde grief.
Il trouvait à chaque fois des excuses pour justifier ses attaques contre
les occidentaux en général et les blonds en particulier. Aucune ne tenait la
route évidemment, mais il se posait abusivement en victime atavique des peuples
européens et faisait semblant de croire à ses fables pour mieux convaincre ses
proies qu'il avait bien raison d'agir ainsi... Précisons que, fort prudemment,
il choisissait toujours ses boucs émissaires moins musclés que lui.
Bref, il se dressait là à quelques pas de moi, couteau au poing
Sa bêtise s'accordant sinistrement à la laideur de son âme, il me menaçait
de sa lame vengeresse sans trop savoir ce qu'il devait me reprocher en ce cas
précis, si ce n'est la couleur de mon épiderme. Juste avant de brandir son arme
vers moi, il venait de m'injurier sous prétexte que ma face de français lui
semblait trop blanche à son goût... Ce qui à ses yeux suffisait amplement à
légitimer son attitude, n'ayant rien trouvé d'autre de coupable dans mon
comportement.
Et moi, pauvre diable idéaliste au coeur rempli de bonté, citoyen éveillé
pétri d'idées humanistes, homme de bonne volonté éduqué selon les préceptes
chrétiens les plus louables, je ne savais quoi répondre devant cette enclume de
noirceurs.
De tout temps la société m'avait inculqué que les Africains représentaient
le meilleur de l'Humanité. Pour le simple motif qu'ils étaient des natifs du
"continent afro"...
Et moi, naïvement, parce que j'ai un bon fond et suis naturellement
charitable, dénué de malice, ne désirant que le bonheur de mon prochain, j'avais
accepté cet évangile sans discuter. A ce moment je pensais encore que cet
individu dont je redoutais tant de croiser l'ombre, pour maléfique qu’il fût,
n’en était pas moins accessible aux sentiments les plus estimables, pour
peu qu’on les lui proposât sur un plateau de sincère bienveillance.
Comme je me trompais !
Tandis que je mettais en pratique ces nobles conceptions, invitant mon
agresseur à la rédemption, à l’élévation de ses pensées, à l’amour de ses
semblables, pour toute réponse je reçus ses crachats les plus fielleux.
Les faits me prouvaient la fausseté, l'erreur, la sottise d'une telle
mentalité consistant à embellir la réalité, à mentir au nom d'une idéologie
puérile, irresponsable autant que mortifère.
En un instant je fus totalement désillusionné.
D’un coup de talon bien ajusté je désarmai le méchant négroïde et le livrai
à la police qui le traita comme il le méritait : avec une extrême sévérité, sans
aucune indulgence du fait qu’il soit originaire d’Afrique.
A partir de cette mésaventure je sus que jamais plus je ne regarderais
l’origine ethnique des êtres humains pour les juger, comme me l’avaient appris
mes suspects pédagogues en me faisant croire que les populations racisées
étaient nécessairement exemplaires, mais me fonderais sur leurs actes et rien
que sur leurs actes.
Je venais de réaliser que s'il existait malheureusement toutes sortes de bipèdes malveillants sur cette Terre, cette dernière était finalement peuplée de beaucoup plus de gentils caucasiens qu'on ne le prétendait.
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