Tendre avec lui-même, impitoyable envers ses amis, tiède avec ses ennemis, il déteste morveux, vacanciers, plèbe.
Et chérit la Beauté.
Chez ce faux misanthrope et vrai égocentrique bien éduqué, certes asocial, voire perfide mais d'une rare honnêteté intellectuelle, tout inspire la répugnance aux borgnes qui le jugent pour sa franchise.
Et chérit la Beauté.
Chez ce faux misanthrope et vrai égocentrique bien éduqué, certes asocial, voire perfide mais d'une rare honnêteté intellectuelle, tout inspire la répugnance aux borgnes qui le jugent pour sa franchise.
Encensé par les gens heureux, lapidé par le vulgaire, le dandy plaît aux princes, déplaît aux manchots.
Et met tout le monde d'accord sur la noirceur de ses chaussettes.
Ses mains propres lui attirent l'animosité des salariés, sa particule les railleries des chômeurs, son éclat la méfiance des blanchisseurs.
Les félins sont les hôtes privilégiés de sa tour d'ivoire. Les femmes (des créatures) éprises de ce féroce aristocrate en ont d'ineffaçables souvenirs. Vous ne verrez jamais un fils de Cerbère sous le toit de ce sybarite. Pas même un adorable caniche : ennemi de tout aboyeur, le bel esprit que je présente affectionne la compagnie des bêtes intelligentes.
Et inodores.
Obsédé par la Camarde, horrifié par la beauté qui devient pourriture, Farrah Fawcett est son plus doux cauchemar. Il s'extasie en s'enivrant de bière sur sa lumière révolue, médite en bavant d'épouvante sur son sourire devenu ordure.
En passant de la gloire vénusiaque à l'horreur du tombeau, de la caresse de Râ au cloaque de la sépulture, du baiser des hommes à la morsure du ver, Farrah Fawcett a su, de toute évidence, percer la carapace étincelante de notre héros décidément aussi détestable qu'attachant...
Seul le sort des papillons le touche : il faut qu'un ange trépasse pour qu'il frémisse.
La destinée des éternelles chenilles le laisse insensible.
Charitable à l'égard des belles gens, altruiste envers les seigneurs (ses pairs et laudateurs), plein de bonté pour les bien portants, généreux avec la gent blanc gantée, il conspue les méchants matérialistes, les malhonnêtes malheureux, les béats "broutteurs" de certitudes locales.
Cet esprit élégant à la tenue vestimentaire négligée ne songe guère aux soucis domestiques : les étoiles changées en cendre, les siècles en néant et peut-être l'esprit en éternité, telles sont ses préoccupations quotidiennes.
Bien des lecteurs en lisant ce texte désigneront le firmament pour nommer cet astre manceau. D'autres dirigeront un doigt rageur vers la fosse pour mieux l'inhumer sous leur oubli.
Peu importe, l'esthète brille.
Tout comme le soleil avec ses rayons de vérité crue, il dispense ses bienfaits aux porteurs d'ombrelles et brûle les sots.
VOIR LA VIDEO :
https://youtu.be/3wYqtTvjPcg