En plein hiver, n’y tenant plus, je sortis dans la nuit.
Poussé par mes ailes indéfinies, un souffle sacré sans nom, une lueur trouble -choses imprécises mais impérieuses-, je cherchais à me perdre dans l’immensité gelée, donner libre cours à ma folie, nourrir mon âme de joies sauvages.
A la poursuite de mes rêves.
Quittant mon fragile foyer, je me jetai dans l’abîme mortel, ivre d’idéal, d’air glacé et de fièvre poétique.
Autour de moi, rien que du givre.
Autour de moi, rien que du givre.
La solitude, la mort et la beauté. La dureté, les ténèbres et l’inconnu.
J’errais ainsi au milieu des étendues infinie et mystérieuses de la Russie impénétrable.
Je me sentais comme un fétu de paille au coeur de cette contrée oubliée.
Exilé, égaré, heureux.
Exilé, égaré, heureux.
A la vérité, cette chimère qui m’animait et m’avait porté en ce lieu désolé et superbe, en cette heure cruciale, c’était un feu secret, un désir enfoui, un élan céleste, je le savais confusément.
Je chérissais au fond de moi une braise ineffable.
J’avais les exigences d’une étoile. Et pour que ma vie brille, je voulais lui offrir l’impossible.
La faim qui me rongeait ne se nommait pas femme mais flamme.
Je désirais plus que la chair : la lumière.
Je désirais plus que la chair : la lumière.
C’est alors que sous clarté lunaire ténue, je sentis une présence près de moi.
Qu’était-ce ?
Peut-être une ombre, un fantasme, un spectre...
Ou une créature terrestre, une entité vivante, un être chaud...
Un oiseau nocturne... Quelque animal caché... Ou bien le fruit miraculeux de mes plus chères pensées...
Pourtant je demeurais bel et bien seul en cet endroit quasi polaire. Nulle trace de compagnie autour de moi.
Seulement le bruit du vent.
Et sous la neige qui me faisait greloter de froid, sous la neige qui me faisait trembler... je brûlais d’amour.
VOIR LA VIDEO :
https://youtu.be/dx9ibSGumh8
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