Moi je ressemble à une pierre qui sonne creux. Froide, sombre, terne, peu attractive...
Autrement dit, je suis vide et insensible.
Et même un peu méchant.
Tout le contraire de ce qui se fait de mieux en terme d’éveil, de
naissance, de chance, de modèle éducationnel, d’espoir parental, de lustre
social.
Je n’incarne pas le gratin mais le pire.
Des pédagogues humanistes pétris d’idéologie doltoïenne prétendent que sous
ma carapace d’ordure se cache un trésor de richesses humaines, de bonté et
d’amour et qu’il suffit d’un peu de patience et d’acuité psychologique pour
déceler ces diamants cachés en moi...
Mais c’est faux.
Sous mon armure de béton armé bat en réalité un coeur complètement
pourri.
Je suis définitivement bête et égoïste, dur et stupide, sot et
incorrigible, obscur et incompétent... Mais qu’est-ce que cela est difficile à
faire admettre à ces imbéciles ! Non, eux veulent absolument voir de la lumière
dans mes noirceurs.
Ils peuvent attendre longtemps...
Bref, je suis né sans talent, sans potentiel positif, sans aucun aspect
flatteur, avec un caillou dans la poitrine et rien dans la tête.
Mais ce qui dérange vraiment ces pédants “experts de l’âme humaine”, et
aussi peut-être ce qui les enrage de jalousie, c’est que du fond de
mes bassesses et misères, je suis le plus heureux de tous les rats crevés.
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