Elle aimerait faire croire à tous qu'elle est totalement satisfaite d'avoir épousé les toiles d'araignées de sa demeure glaciale plutôt qu'un homme. Ce qui est en partie vrai étant donné que sa félicité de vieille femelle faussement vouée à la chasteté consiste à se montrer sous un jour qui ressemble à la nuit.
Son plus grand bonheur, c'est de chérir le malheur.
Celui des autres.
Comme une revanche de n’avoir pu elle-même être heureuse.
Ainsi, elle se délecte des pleurs des épouses trahies, s’amuse à compter les mauvais points et bons tours des uns et des autres, se plaît à distribuer les palmes du déshonneur aux cocus, se repaît des naufrages de ces mariages qu’on pensait si prometteurs...
Aux mères enceintes, elle destine ses pensées vengeresses les moins avouables : elle leur souhaite le meilleur tout en espérant le pire.
C’est qu’elle voudrait remplir de gloire indue son ventre flasque et stérile en voyant sortir des fruits ratés du flanc de ces génitrices comblées.
Sinistre ortie en quête d’ombre et non de soleil, orgueilleuse célibataire qui croyait pouvoir impunément se passer de la séminale lumière, l’ivraie toute sèche, désormais rongée par la frustration, vieillit comme une ordure décatie.
Après avoir enfanté du néant de sa bêtise.
Femmes, courez, volez vers vos maîtres à la chair vaillante et aux coeurs brillants au lieu de les mépriser et de les maudire : c’est parce que ce sont des mâles qu’ils vous veulent du bien et non du mal.
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