L'astre se lève sur le monde. Il éclaire mon front, réchauffe les hommes, inonde mon royaume de son intelligence.
Nos oeuvres sont pour lui, sa gloire est ma gloire, et lorsqu'il se couche nos morts suivent sa lumière.
Je règne et j'érige des montagnes destinées à l'éternité. Mon empreinte durera ce que durent les étoiles.
Mon sceptre est d'or, mon coeur de feu, ma main de fer : on m'aime, me craint, me prie.
Et dans dix-mille ans, je serai aussi brillant qu'hier.
Semblable à tous les mortels, je suis cependant immortel.
Je suis un dieu qui chie de la merde, je suis un soleil aux apparences de porc, je suis une flamme sacrée ressemblant à une vieille carcasse bedonnante. Je souffre des mêmes misères que les autres sur mon trône plein d'éclat.
Mais lorsque j'ordonne à Râ de se montrer à l'aube et de s'évanouir le soir dans le lointain, jamais il ne me désobéit.
Dans mon infinie bonté, pour le bien de l'Univers et de mon peuple, et afin que les siècles ne me maudissent point, je ne souhaite pas stopper sa course.
Ma puissance est telle que je puis écraser une fourmi d'un coup.
Bientôt je dormirai dans l'ombre sans fin d'une pyramide, loin de vos regards profanes. Et le firmament chérira mon nom.
Je ne suis pas différent de vous, sauf que je suis un pharaon.
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