Les idéalistes pétris de bons sentiments sont des agneaux au coeur vide.
Des pigeons à la cervelle creuse. Des poulets bons pour l'abattage.
Les romantiques pleins de générosité sont des êtres aussi écoeurants et
indigestes que ces barres de guimauve saturées de sucre.
Des inadaptés insipides, insignifiants, frileux et flasques aux propriétés
hautement vomitives.
Ils sont comme les brins d'herbe, les moucherons, les fétus de paille
venant se loger au fond de la gueule des loups ou sur la crinière des lions :
inutiles et polluants.
Des faibles qui importunent les forts : on les écrase d'un simple geste de
lassitude.
Ces larves des bonnes causes qui se pensent les meilleures âmes au monde,
en réalité sont les pires. Ces caniches n'ont que leurs chiots à proposer à
l'Univers : ces fruits de leurs pensées encore plus minuscules qu'eux-mêmes...
Ce sont des roseaux accouchant de brindilles.
Ces fleurs absolument dénuées d'épines, criardes, puantes de douceurs
contre-nature, fades à force d'excès sirupeux, sont les parfaites incarnations
de la laideur.
Ces "mirlitons humanitaires" épris de poésie molle, tiède, plate, ne sont
sensibles qu'aux mauvais vers de la vie. Ils ne réclament qu'un beau temps fixe, invariable, pour la destinée humaine, maudissant les féconds orages et les
rédemptrices tempêtes, animés qu'ils sont par leur égoïsme de fats utopistes qui
aimeraient imposer aux autres leur dictature du gâtisme, de l'anémie et de
l'imbécillité.
Les porteurs de bonnes nouvelles indolores sont de dangereux nuisibles pour
nous les hommes vrais, car ils sont inspirés par la plus grande bêtise qui soit.
Ils ont l'intelligence des cochons de boucherie.
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