Le froid de l'hiver me réchauffe le coeur, la colère
du ciel enchante mes jours ordinaires et la brûlure de l'été me fait fuir dans
mes rêves de glace.
Je déteste la mollesse, méprise les larves, crache au
visage des lâches.
J'écrase les corps flasques et brise les esprits
faibles.
Seuls les vainqueurs, les guerriers, les montagnes et
les loups méritent mon estime de géant. Je ne suis l'égal que des grands. Les
autres, qu'ils périssent de frilosité et pourrissent dans leur petitesse
!
Je me moque des fourmis humaines et de leurs drames ne
parvenant pas à la hauteur de ma couronne. Je suis un roi et eux, qui se prennent pour des hommes, sont des
ombres. Je n'éprouve nulle pitié pour ces âmes minuscules sous leurs peaux trop
fragiles, pour ces faces pâles aux tempéraments plats, pour ces têtes basses aux
dos courbés !
Ces modestes sourient placidement, peureux, inoffensifs, tandis
que je mords, broie, déchiquette !
Ils prennent leur passivité de bovidés pour de
l'héroïsme et leurs sensibilités de limaces pour des richesses... Leurs vertus
sont celles des perdants, des derniers, des irrésolus. Ils préfèrent la douceur
du mensonge à l'âpreté de la vérité et se vautrent dans la tiédeur comme les
pourceaux dans leurs excréments.
Satisfaits de leur pacifisme d'herbivores, enivrés de
chimères, enfumés par leurs feux de paille, ils récoltent l'air du temps et
dévorent des brassées de vent. Pleins de tous les bons sentiments en vogue, ils
sont vides en réalité. Ces ventres mous sont des creux dans le monde, des
absences, des brindilles inconsistantes, des fumées transparentes, des néants
sur pattes.
Parce que je suis plus lumineux, plus dur, plus
fracassant que ces profils de porcelaine, au lieu de m'admirer et d'essayer de
m'imiter, ils se réfugient plus bas encore dans leurs antres de mollusques
minables, tels des lombrics fuyant le Soleil.
Je suis fort, je suis glorieux, je suis fier, moi le
lion tout de crinière et d'acier !
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