Texte d'après un tableau du peintre Aldéhy
Sa face est une flamme, ses yeux sont une braise, ses lèvres un
foyer.
Cette femme, avec ses airs d'ingénue, ressemble à un ciel embrasé de fruits
défendus, tel un crépuscule de sang vénéneux ou un orage illuminé de rêves
interdits.
Elle sourit pour mieux envenimer les coeurs, enfiévrer les chairs, faire
vaciller Mars.
Connaissant son pouvoir de séduction, elle sait jouer des clartés comme des
obscurités de son visage. Avec nuances elle pique toute cible et fait
mouche.
Alors, de ses ailes de papillon, de ses allures de libellule, de ses
légèretés florales, et ce afin de faire triompher sa cause, elle devient vite
vilaine araignée, méchante fée, dangereuse guêpe. Et finalement adorable amante
pour ses proies !
Peu résistent à ses attraits acérés. Beaucoup succombent à son infernal
azur. Nul ne demeure indifférent à sa mine incisive faite pour l'amour ou pour
le jeu.
Elle a les charmes perfides du serpent, l'éclat acide du citron et le
regard plein de folles arabesques...
Sa noire beauté prend sa source dans la lumière du Soleil qui brûle et
éblouit. Sans l'ombre d'un doute.
Cette pousse hérissée de délicieuses épines est effrayante parce qu'elle
est douce, jeune, tendre... C'est un piment aux apparences de miel, une torche
derrière un voile de virginité.
Cette fille est une petite louve parmi les agneaux imprudents que nous
sommes, nous les pauvres garçons esthètes.
1 commentaire:
Encore un magnifique texte, MERCI Raphaël.
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