Texte d'après un tableau du peintre Aldéhy
Avec son fichu rouge et sa cosmétique ardente, elle aimerait flamboyer
comme l'oiseau, lui ressembler dans ses légèretés, s'en approcher au plus près,
imiter ses éclats, se confondre avec lui.
Et finalement, ne voir plus que l'animal vénéré à la place de sa face
humaine.
A force de singer la bête à plumes, d'en adopter ses couleurs et ses
allures, elle s'est totalement identifiée à celle-ci.
Après s'être consciencieusement fardée des mêmes artifices que la créature,
s'appropriant et son port et son plumage, elle peut à sa guise admirer sa propre
image idéalisée.
Sauf qu'elle se prend pour ce qu'elle ne sera jamais : un volatile de
choix.
Cette femme n'est plus que le reflet de ses illusions.
Elle croit avoir des ailes, elle n'a que des lourdeurs. Elle s'imagine
arborer un visage de prix, elle ne montre que les preuves clinquantes de sa
sottise. Elle pense plaire aux hommes en s'affublant de parures calquées sur
celles du passereau, elle les fait rire...
Elle aura beau employer les moyens les plus recherchés, jamais elle ne
rivalisera avec son modèle.
Convoitant les beautés que sa naissance ne lui a point accordé, elle rêve
de s'élever dans les hauteurs esthétiques des êtres qui volent - anges ou
oiselets -, mais ne fait que brasser du vent !
Ne sachant se contenter de la simplicité de ses traits naturels, elle court
après d'imbéciles chimères.
Quête stérile ne la faisant nullement décoller de terre...
Il ne lui reste que ce miracle écarlate qui palpite sur sa main, pareil à
une flamme.
Unique et inimitable.
VOIR LA VIDEO :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire