Vous les faux humanistes qui au nom d'un universalisme puéril et artificiel
voulez aplanir les consciences, niveler les âmes, lisser les coeurs,
standardiser les hommes, jamais vous n'étoufferez ma flamme de chevalier, ne
dompterez mes ardeurs de carnassier, ne briserez mes ailes de géant !
Vous ne me ferez pas paître dans vos prés trop verts pour être honnêtes,
vous les marionnettes d'un système égalitariste qui n'est que mensonge !
Vous les moutons aseptisés qui bêtement bêlez en choeur au nom de l'amour,
de la paix, de la fraternité, vous qui prônez la tolérance, la compassion, et
même la tendresse, avec vos beaux sentiments sans saveur, vos vertus flasques,
vos rêves fades d'idéalistes frileux, en réalité vous avez perdu toute humanité
!
Vous n'êtes que des tondus, des tièdes, des castrés !
Avec votre morale rutilante, votre pensée proprette, vos idées en vogue,
vous vous croyez grands, nobles, éclairés, alors que vous bouffissez comme de
pitoyables poires, de ternes baudruches, d'adipeuses andouilles.
Gonflés à bloc de tant de néants, vous aimeriez faire de moi une fière
montgolfière de mollesses, à votre image.
Je méprise vos bontés de larves, piétine votre justice de comptables,
raille vos exploits de caniches. Vos aspirations horizontales sont celles des
limaces. Vous bavez, postillonnez, crachez sur le monde entier vos valeurs les
plus visqueuses, vous les adeptes d'ineptes modernités, d'insignifiances
progressistes, de creuses avancées sociétales.
Moi je veux ériger des cathédrales de vérités, construire des châteaux de
lumière, combattre des armées de feu, m'engager dans des chemins de gloire,
gagner des batailles impossibles, m'élever jusqu'aux sommets !
Mon semblable n'est pas celui qui ressemble à un pion édulcoré mais celui
qui, comme moi, a des crocs, du crin, du cran.
Je suis un loup et mes égaux sont les lions.