La pollution est une réalité plus rédactionnelle qu'effective.
Je ne la nie pas, je prétends seulement qu'elle est insignifiante. Je ne crois pas que le bipède puisse faire fondre les pôles. Et quand bien même il le pourrait avec ses petites fumées, quelle importance ?
Depuis qu'il est sur Terre, il n'a cessé de la transformer, de canaliser ses forces, de l'embellir, de la domestiquer à sa convenance.
Bref, de donner un visage humain à la friche originelle.
Agir sur notre globe natal, c'est nécessairement le défigurer.
Creuser le sillon n'a rien de naturel, certes. Mais justement, c'est cela que l'on appelle la CIVILISATION. Fondamentalement le geste est le même entre cultiver un verger fécond et faire sortir de terre des usines : l 'acte reste strictement technologique.
La seule différence est dans la profondeur de la plaie dans le sol occasionnée par le génie du technicien. Mais la cause est le même.
Pour réduire, voire éliminer radicalement tout rejet, il faudrait tout simplement que les coeurs cessent de battre.
Absurde, non ?
Ne perdons pas le nord : vivre c'est polluer. Revoyons plutôt la notion "d'impureté", puisque respirer c'est fatalement "vicier" l'oxygène. Que ce soit le poumon charnel ou le souffle industriel qui rejette du "gaz nocif", fondamentalement quelle différence ? Les deux sont au service de l'homme. La dégradation environnementale fait partie intégrante de la vie comme la mort, la souffrance ou les morpions.
Excréter, uriner, suer, rire, aimer le beurre, les carottes, son chien, ses enfants, sa femme, sa maîtresse, n'est-ce pas contribuer activement à ces "salissures" ? L'idéaliste primaire voit les problèmes sans aucun recul, essentiellement à échelle sociale, psychologique et non dans sa globalité, sa complexité, ses nuances. Encore moins sous l'aspect philosophique.
Débarrassée des futilités émotionnelles, les "contaminations" produites par le vivant ne signifient plus grand chose. A la lumière de la pensée rationnelle, ce noircissement des faits est à reconsidérer. Vu sous l'angle de la subtile, durable et gigantesque machinerie géologique qui se moque des spéculations politico-idéologiques, tout devient plus radieux...
Je suis persuadé que les vapeurs d'usine -tout comme les vomissements volcaniques- s'incluent dans la complexe, divine alchimie des éléments. Selon moi les transpirations de nos manufactures ne s'opposent pas à l'ordre : au contraire elles entrent dans la danse géologique. Notre planète réagit aux agressions comme notre corps face aux virus : elle tire profit des stimulations extérieures pour recombiner ses substances et s'enrichir, trouver des parades, se complexifier à l'infini.
Elle se réinvente en permanence, se renforce pour mieux tourner, durer, briller avec ses soeurs dans la grande symphonie galactique. A l'image du corps physique qui s'accorde avec son milieu et gagne des centimètres, des anticorps, des années supplémentaires avec les siècles et, parallèlement, invente l'agriculture, l'Art, le chant grégorien, les réseaux d'égout, les médicaments, les fusées, INTERNET, etc.
Tout dans la nature nous montre que tout ce qui palpite participe au ballet fabuleux de la Création : un principe auto-régénérateur, auto-réparateur d'une insoupçonnable ingéniosité triomphant de tout, s'imposant partout, émergeant de toutes part sans explication.
N'est-ce pas miraculeux ?
Bien sûr entre l'agression (ou plutôt la stimulation extérieure) et sa mise à profit il faut un laps de temps nécessaire. Plus la machine est imposante, plus elle a besoin de temps pour se mettre en harmonie avec sa nouvelle condition. Entre la plaie et sa totale guérison il y a la cicatrice. Ce que nous vivons à notre échelle, ce sont les effets immédiats de ces stimulations. Pour faire simple, les plaies, les cicatrices. Pauvres fourmis naviguant sur le vaste paquebot planétaire, nous sommes trompés par notre manque de recul... Mais nos enfants naîtront dans un environnement réparé et fortifié.
Le principal défaut des images spectaculaires que l'on nous met sous le nez à chaque fois qu'est abordé ce sujet sensible, c'est qu'elles sont spectaculaires précisément.
Le prodige de l'adaptation biologique face aux activités des terriens, aux éruptions volcaniques, aux ébranlements telluriques ou aux phénomènes cosmiques est, il est vrai, moins clinquant pour l'oeil blasé, moins retentissant en termes journalistiques. Cette merveille des merveilles est plus lente à constater (plus difficile à faire admettre tant les esprits émoussés, habitués à la voir, ont tendance à la nier), elle n'en est pas moins réelle.
"Pollution" est un terme dont le sens a été perverti pour servir des causes politiques : sa forte connotation négative agit puissamment sur la psychologie des foules de la même manière que les termes "chrétien", "juif", "républicain", "hérétique" furent en d'autres temps lourds de conséquences pour qui y était réceptif.
L'humanité des ânes a un grand défaut : elle réagit comme une girouette au vent médiatique. Il aurait suffit que depuis une ou deux décennies les journalistes insistent sur les dangers d'une éventuelle collision d'un astéroïde contre la mappemonde (au lieu de focaliser les cervelles sur le dioxyde de carbone) pour que la mode actuelle soit à l'hystérie sidérale...
Il se trouve que c'est le CO2 qui a "marché" médiatiquement parlant, alors le microcosme parisien s'est mis au vert. Cette prise de conscience est purement artificielle, fabriquée de toute pièces par les journaux et non pas spontanée, intuitive. La preuve qu'elle n'a rien d'universel, c'est qu'elle est active exclusivement dans les "pays snobs". L'écologie est la morale des nantis, la religion des repus, l'idéal des âmes bernées par les apparences.
A mes yeux la vraie urgence, c'est l'eau. Le reste n'est que divagations et chimères.
Quant aux crachats d'usines, elles prouvent la pleine santé, le dynamisme de nos industries. Les sociétés pauvres envient nos émanations économiques. Que les écologistes aillent tenir leurs discours devant les miséreux des bidonvilles qui bavent d'envie devant nos cités propres et débordantes d'opulence ! Ils passeront pour des fous. Pire : des criminels.
Jusqu'à aujourd'hui je n'ai pas une fois été malade en mangeant des produits issus de la glèbe, ni été intoxiqué par l'ingestion d'eau, encore moins eu la peau brûlée par la pluie... Au contraire je trouve l'air respirable (même en ville), la nourriture excellente, la campagne enchanteresse, les étoiles magnifiques au-dessus de nos têtes. L'enrichissement a du bon, tandis que la misère, la sauvagerie, l'ignorance, la régression sont de vrais calamités.
Certes il y a quelques végétations détruites par des pluies acides en Allemagne dont on a fait tout un fromage... Les modestes forêts allemandes ne sont pas les jungles du monde entier. Ce n'est pas parce qu'on affiche des images sensationnelles d'un drame local que la boule bleue est en feu pour autant. On ne cesse de nous signaler les minuscules parcelles blessées de notre paradis tout en omettant de glorifier ses énormes proportions saines... Quand les Verts mettent le doigt sur d'infimes furoncles çà et là, moi je vois les océans végétaux de l'Amazonie encore vierges, je vois des immensités intactes et sauvages, toutes ces beautés terrestres, cette vigueur géologique, ces espaces florissants, ces réserves inhabitées, ces richesses potentielles dont on ne parle JAMAIS.
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