NABE est excellent tapageur, superbe lion aboyeur qui maîtrise comme un
chef cuistot l’art de faire acte de présence de poids avec ses semelles fines.
En deux-trois mots bien cirés valant leur pesant de fumée, d’entrée de jeu il
meuble l’espace mondain avec la force de l’enclume et le sourire de la
vipère.
L’acteur est brillant, volubile, incisif. Son jeu sophistiqué est
magistralement mis au service de ses livres envolés, introuvables, recherchés,
méconnus.
Autrement dit légendaires.
Qui a vu NABE ? Tout le monde.
Qui a lu NABE ? Moi.
Beaucoup de non-concernés ont entendu parler du merle blanc, de l’oiseau
rare, du mythe médiatique aux ailes fameuses. Peu de curieux sont allés becqueter dans la gamelle de ce vif volatile...
L’auteur brille mieux à l’oral qu’à la plume, comme ces maîtres coq du
dimanche beuglant d’aise et de certitudes aux cuisines, forts en promesses,
faibles en plats.
Ce personnage aussi sérieux que cocasse, Tartarin des causes légères,
seigneur de guerre virtuelle, matadore d’artifices, combattant des conflits de
confettis, héros prêt à mourir au champ des futilités, est incontestablement le
roi des cons abscons.
Directeur noeud-papillonné des enjeux impérieusement minces, fatalement
nébuleux, fâcheusement “pas-rigolos-mais-risibles-quand-même”.
Croupier superbe ayant la mainmise sur des trésors de billes de terre
cuite... Amuseur éclairé jetant ses dés obscurs avec son nez de clown épatant.
Singe érudit au comique sophistiqué. Docte parleur au son de cloche grave.
Bref, cet hôte des soirées feutrées plus ou moins masquées n’est pas
n’importe qui et je vous dévoile ici son fin visage de littérateur lustré, tout
en flou et fluidité mêlés : NABE est une vague en vogue qui ne blague pas
!
La preuve qu’il n’est nullement une farce en marge, c’est qu’il est une
force en marche !
Et il faut reconnaître qu’il a du succès, ce Marc-Edouard Gugusse.
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