L'homme sur le trône, sa femme aux cuisines : tel est le modèle millénaire,
biblique, universel, glorieusement machiste du couple sain, sage et honnête que
je défends sans complexe, ni compromis, ni faille.
C’est plus fort que moi, je ne supporte pas de voir la volaille caquetante
singer le coq.
Le panache est réservé au conquérant.
La pondeuse étant naturellement dépourvue de plumet, son rôle est de recevoir avec docilité et reconnaissance l’empreinte
de son seigneur. C’est sous les feux de l’astre viril que le pâle volatile brille. Sa
dignité est dans la soumission à la phallocrate autorité.
Vénus est faite pour servir Mars.
En échange le dominant doit bien évidemment respecter sa femelle propriété, l'éduquer, l'entretenir, la chérir, la protéger car cette faible créature est, aux yeux de son maître, une belle et précieuse poterie. Elle est son faire-valoir, sa carte de visite, le confort de ses jours et le mystère de ses nuits.
En échange le dominant doit bien évidemment respecter sa femelle propriété, l'éduquer, l'entretenir, la chérir, la protéger car cette faible créature est, aux yeux de son maître, une belle et précieuse poterie. Elle est son faire-valoir, sa carte de visite, le confort de ses jours et le mystère de ses nuits.
Parce que le générateur de pensées, de rêves et de merveilles techniques
est pourvu d’un sceptre de chair, il est le souverain de l'aimée, qui elle est
un vase étroit, l’humble réceptacle de sa semence cosmique.
Le testostéroné est un dieu en marche, le sexe soumis sa voie de passage.
Le phallus est une corne d’abondance, un glaive libérateur qui défriche les
dernières ronces mentales de la vierge.
D’écervelée hystérique, d’insignifiante caqueteuse en stérile rébellion
contre sa nature, de poulette vaniteuse sans consistance, l'épouse accède, après
la déchirure de son hymen, au statut prestigieux d’élue du mâle, d’Eve
éternelle, de reine des casseroles.
Là commence sa vie vouée aux causes à sa portée.
Finies les ridicules contestations féministes de sa jeunesse post-pubère !
Terminés les emportements hérétiques de sa juvénile existence privée des
ivresses charnelles ! Effacés les engagements absurdes pour la castration de la
gent dominatrice !
Touchée par le doigt masculin, la révoltée d’hier ne cause désormais plus
que recettes culinaires, réparation de chaussettes, récurage de poêles.
Voilà le secret tout simple de ces choses fort complexes : le printemps
rétablit les plus belles vérités.
Sous la martiale étreinte la hyène redevient une fleur.