Du haut du ciel, de cet autre ciel, de cet Univers sans fond, sans fin, sans ombre, je devine sa lumineuse présence.
Loin derrière ses restes, infiniment plus glorieuse que sa charogne, la face immatérielle de Farrah Fawcett rayonne dans son éternité.
Pendant que je me gave de macaronis au parmesan, sa terrestre image continue de circuler et d'illuminer les andouilles qui ne croient qu'aux apparences.
Cette facette palpable de la défunte vaut tout autant, au premier abord et dans le principe, que le prix donné à mes pâtes au fromage italien, c'est-à-dire que son éclat temporel, effacé, est le résultat d'une subtile et arbitraire alchimie.
Une recette rare et réussie comme la réunion de la céréale bouillie et du lait présuré.
Une fois digéré, déféqué, le plat part en pourriture. Et ne reste que le souvenir d'une jouissance que l'on répétera en mariant toujours les mêmes ingrédients.
Sauf que la céleste nouille, contrairement au mets d'ici-bas, une fois morte ou simplement flétrie, n'est point reproductible en notre monde.
En réalité elle est bien mieux qu'une assiette de blé cuit ruisselante de promesses gustatives : elle devient une pure sublimation esthétique de ce que notre planète a produit de meilleur.
Et en définitive, c'est banal de le dire, si l'aliment nouillesque nourrit agréablement mais temporairement les vivants, la beauté fawcettienne enivre durablement les esthètes.
VOIR LA VIDEO :
https://www.youtube.com/watch?v=R5CLkmQ-v7A&feature=youtu.be
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