Texte d'après un tableau du peintre Aldéhy
Les bruits de la Terre montent jusqu'au Ciel, l'ange là-haut les entend et
se penche sur les cris et et les rires des mortels.
Les fumées et fracas du monde affligent l'ailé. Tant d'erreurs et de
mensonges en bas ! Tous ces hommes autour du globe qui ne pensent guère à lever
les yeux, englués qu'ils sont dans leurs lourdeurs matérielles...
Alors que la légèreté du dépouillement les délivrerait.
Ces ânes chargés de fausses richesses marchent dans l'ombre et s'enlisent
dans la boue.
Ils s'imaginent que leurs minuscules et fragiles châteaux de papier
constituent les bases solides de leur vie, alors qu'une simple et anodine panne
d'électricité peut suffire à les faire plonger dans le néant.
Privés d'énergie, leurs fils coupés, débranchés de leurs appareils, et ils
se retrouvent subitement au même niveau que les hôtes des cavernes, perdus dans
le noir !
Ils se croient les maîtres de toutes choses, ils ne sont que les esclaves
de leurs vices, de leur mirages, de leur technologie.
Ces humains dénaturés ont oublié jusqu’à la notion du péché, inversent les
valeurs, parlent à leurs écrans. Leurs regards dirigés vers les étoiles
abstraites, artificielles, virtuelles de leurs portables brillent de bêtise et
d'ignorance : la seule lumière qui les éclaire est celle de leurs smarphones.
Ils ont sacralisé l'insignifiance.
Et sont devenus des pions sans âme.
Ils confondent la bulle de leurs rêves informatiques dans laquelle ils
s'enferment avec la profondeur des racines. Ils sont hyper connectés,
interactifs, omniprésents en ligne.
Mais vides à l'intérieur.
Le plomb de leurs illusions les retient au sol. Ces profanes se repaissent
de vacuités et de trivialités, loin des sources essentielles qui les
nourriraient de beauté.
S'ils voulaient y mettre un peu plus d'esprit, ils ne se réfugieraient pas
dans le cloud mais se brancheraient directement sur l'infini des réalités
célestes.
Il y verraient plus clair et apercevraient l'immense azur au-dessus d'eux,
et y soupçonneraient peut-être la présence de cet éthéréen gardien qui les
observe depuis son bleu sommet.
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